Des chercheurs du Département d’Histologie de l’Université de Grenade, la Banque de Tissus de Grenade et d’Almeria, et les Hôpitaux Universitaires Virgen de las Nieves et San Cecilio ont perfectionné la méthode de culture de différents tissus humains -comme la cornée, la muqueuse orale (gencives), le cartilage ou le tissu urinaire- pour leur usage clinique.
Les experts, dirigés par le professeur de l’UGR Miguel Alaminos Mingorance, ont obtenu des résultats très satisfaisants dans les différentes analyses réalisées, aussi bien en ce qui concerne l’isolement de cellules souche adultes provenant de biopsies et capables de créer de nouvelles cellules, que dans le développement de méthodes de culture et de matrices optimales pour la prolifération cellulaire, a informé la plateforme SINC.
Mécanisme adéquat
« Isoler les cellules souche dans des conditions idoines est très important pour le développement postérieur du tissu. En ce sens, nous avons trouvé et défini le mécanisme adéquat pour l’extraction des cellules souche adultes de différents tissus », signale M. Alaminos. Un des résultats de ce projet a été l’amélioration du processus de traitement de l’échantillon de tissu pour un isolement fiable des cellules souche. Concrètement, les chercheurs andalous ont trouvé les enzymes valides pour la dégradation du tissu sans altérer les cellules souche, tout en définissant le temps pendant lequel ces protéines doivent être en contact avec le tissu ainsi que la température exacte du processus.
D’autre part, l’équipe dirigée par M. Alaminos a développé les biomatériaux les plus adéquats pour que les cellules puissent grandir tout en créant un tissu aux caractéristiques similaires aux naturelles. Concrètement, ils ont dessiné une matrice basée sur le mélange de fibrine (protéine très abondante dans l’organisme) et d’agarose (élément naturel très abondant chez certains êtres vivants, comme les algues), afin que les cellules puissent y pousser dessus et reproduire fidèlement les propriétés des tissus. « Il faut préparer, en fonction du tissu à dessiner, un mélange différent de ces matériaux qui présente les caractéristiques de celui-ci. Dans le cas de la cornée, par exemple, il doit être transparent, ou bien résistant pour le cas de la peau », signale le chercheur.
« Ces bons résultats ont été obtenus au moment d’évaluer les tissus, en premier lieu moyennant des essais avec des cultures développées in vitro, puis par un essai in vivo », explique M. Alaminos.
Essais avec des animaux
Les essais ont été réalisés avec des animaux. Dans le cas de la cornée, les essais ont été faits avec des lapins, dont l’évaluation a donné des résultats excellents pour le nouveau processus d’isolement et l’effectivité des biomatériaux comme matrice pour les tissus. Pour le reste de tissus, on a extrait des cellules souche de tissu humain et, après leur culture, elles ont été implantées chez des souris immunodépressives. Dans ce cas, les meilleurs résultats ont été ceux obtenus pour la muqueuse et pour la peau, où l’on a vu que le tissu obtenu artificiellement exprime les gènes adéquats, produit les protéines correspondantes et ne génère pas de problèmes postérieurs, comme le cancer.
Ce projet a un important caractère multidisciplinaire dans le fait que dans le développement du même ont participé la Banque de Tissus de Grenade et d’Almeria (adscrite au Centre Régional de Transfusion Sanguine). Dans un futur proche, on espère que ces techniques pour le développement de tissus puissent avoir un usage clinique direct, et que les patients qui le requièrent puissent accéder à ce service de culture de tissus personnelle.
Référence
Miguel Alaminos Mingorance. Département d’Histologie de l’Université de Grenade. Tél. : 958 24 1000 (Ext. 20461), courriel : malaminos@ugr.es