6 patients sur 100 décédés dans un hôpital le sont à cause d’une réaction adverse aux médicaments ou, ce qui revient au même, à une réaction adverse médicamenteuse fatale. C’est ce qui se dégage d’une recherche réalisée dans le Département de Médecine de l’Université de Grenade, en collaboration avec l’Hôpital Clinique San Cecilio de Grenade, par Alfredo José Pardo Cabello et dirigée par les professeurs Emilio Puche Cañas (Département de Pharmacologie) et Francisco Javier Gómez Jiménez (Département de Médecine).
Tout effet nocif et non désiré d’un médicament, à des doses utilisées comme prophylaxie, diagnostique ou traitement, se définit comme une réaction adverse aux médicaments (RAM). En général, leur répercussion est minimale, mais elles peuvent parfois être graves et même mettre en danger la vie du patient.
Pour l’élaboration de ce travail, on a analysé le dossier clinique de 289 patients âgés de plus de 18 ans décédés dans un hôpital au cours de l’année 2004, révisé leurs antécédents, les médicaments qui leur ont été administrés, ainsi que certaines données concernant le traitement et le certificat de décès. Leur analyse a conclu que les RAM les plus fréquentes sont les hémorragies digestives suivies d’hémorragies intracrâniennes et les arythmies cardiaques.
Les médicaments les plus fréquents
De plus, le travail mené à bien à l’UGR a mis en évidence que les médicaments qui provoquèrent une RAM furent le plus souvent les AINS (médicaments à effet anti-inflammatoire, analgésique et antipyrétique) et les anti-agrégents plaquettaires, comme l’acide acétylsalicique, deux types de médicaments très employés dans la pratique médicale habituelle.
Pardo Cabello a également démontré qu’il convient d’éviter de mélanger des médicaments susceptibles de provoquer des lésions gastriques comme les AINS, les anti-agrégents et les corticoïdes, étant donné qu’on avait administré un mélange desdits médicaments à 53% des décédés par RAM analysés dans cette étude.
L’auteur de ce travail souligne que, en vue des résultats obtenus, il est nécessaire de créer une plus forte conscience parmi le personnel sanitaire sur les réactions adverses médicamenteuses et de rester sur ses gardes face au moindre symptôme qui puisse se présenter. La recherche menée à bout par l’Université de Grenade est tout à fait pionnière en Espagne, et les résultats obtenus coïncident avec d’autres études réalisées aux Etats-Unis et en Finlande.
Référence:
M. Alfredo José Pardo Cabello. Département de Médecine de l’Université de Grenade.
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