Des chercheurs de l’Université de Grenade, appartenant à l’Unité des maladies Auto-immunes Systémiques et au Service de Cardiologie de l’Hôpital Clinique San Cecilio de Grenade, ont conçu un nouveau système qui aidera à identifier précocement l’hypertension pulmonaire – cause principale de décès – chez les patients souffrant de sclérodermie, une maladie rare qui touche environ 1 200 personnes sur un million. Jusqu’à présent, la seule méthode pour détecter la pneumopathie était un cathétérisme cardiaque, examen invasif qui implique l’introduction d’un tube creux et flexible (cathéter) à travers une veine jugulaire qui se dirige directement au côté droit du cœur. Etant donné sa complexité et son risque, cet examen ne pouvait pas être réalisé sur tous les patients.
La nouvelle technique a été étudiée par la docteure Lourdes López Pérez et dirigée par les professeurs Norberto Ortego Centeno et José Luis Callejas Rubio , appartenant au Département de Médecine de l’UGR de l’Unité des Maladies Auto-immunes Systémiques, avec la collaboration des cardiologues Eduardo Moreno Escobar et Pilar Martín de la Fuente. Le grand avantage du nouveau système basé sur la technique des ultrasons réside dans le fait qu’il permet de mesurer, après la réalisation d’un effort physique, la Pression Artérielle Pulmonaire Systolique (PAPS), permettant de faire un diagnostic plus précoce de l’Hypertension Pulmonaire.
Une maladie destructive
La sclérodermie est une maladie auto-immune systémique, c’est-à-dire, elle touche plusieurs organes du corps, et elle est la conséquence d’une altération dans le système de défense du corps. Elle est caractérisée fondamentalement par la présence de changements dans la coloration des mains quand ils sont exposés au froid, connu comme«phénomène de Raynaud», et provoque le grossissement de la peau à partir des doigts de la main jusqu’aux poignets. Avec la sclérodermie, des lésions apparaissent sur la peau des mains, du cou et du visage, qui ont l’aspect de petits vaisseaux vasculaires appelés télangiectasies. Outre l’affectation cutanée, d’autres organes comme l’œsophage, le rein et le poumon peuvent être impliqués.
La pneumopathie est une des plus importantes et graves, étant donné qu’elle est la cause de la majorité des décès qui se produit chez les patients souffrant de cette maladie. Pour la réalisation de ce travail, les chercheurs de l’UGR ont fait une histoire clinique détaillée d’un total de 41 patients souffrant de cette maladie, ils ont complété l’étude à travers la réalisation d’analyses sanguins et d’examens respiratoires. A tous les patients, on leur a réalisé un échocardiogramme en repos et après la réalisation d’un effort physique sur une bicyclette spéciale appelée “cycloergomètre”.
À partir des résultats de cette étude, on déduit qu’il existe un groupe de patients souffrant de la maladie qui présentent des élévations importantes et pathologiques de la PAPS durant l’effort, ces trouvailles sont une preuve d’une forme très précoce de la maladie. Avec ce diagnostic précoce, il est possible d’entamer un traitement qui modifie l’histoire naturelle, en améliorant son mauvais pronostic.
Diagnostic précoce
Lourdes López souligne que, étant donné que l’hypertension pulmonaire est une complication très grave de la sclérodermie, «il est très important de la diagnostiquer le plus tôt possible, devançant l’apparition des symptômes attribuables à celle-ci, comme la difficulté pour respirer durant un effort physique ou dyspnée».
L’usage du cycloergomètre pour mesurer la pression dans l’artère pulmonaire du patient après l’activité physique et la réalisation d’un échocardiographie «sont des mécanismes très fiables, puisqu’ils peuvent aider à identifier des formes très précoces de la maladie», indique López Pérez.
Les résultats de cette nouvelle recherche corroborent l’importance de la réalisation d’un échocardiogramme d’effort chez les patients souffrant de sclérodermie, puisque «nous pourrions détecter très précocement cette complication mortelle avant qu’elle se transforme en irréversible». Une partie des conclusions de cette recherche pionnière ont été publié dans des revues internationales de grand prestige comme «European Journal of ecocardiography» (revue officielle de la Société Européenne d’échocardiographie) ou le «Chest» (publication du Collège Américain de Pneumologie).
Coordonnées
Dr. Lourdes López Pérez. Département de Médecine de l’UGR.
Tél.: (+34) 958244114. Portable: (+34) 654860839
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