Une équipe andalouse de chercheurs, dirigée par l’Université de Grenade, dessine un médicament qui combat les cellules souches cancéreuses (CSC) qui provoquent le début et la croissance du cancer, la rechute après la chimiothérapie ainsi que la formation de métastase.
Le nouveau composé, dénommé Bozepinib, a été essayé avec succès chez des souris et présente une activité sélective face aux CSC du sein, du colon et du mélanome.
Une équipe andalouse de chercheurs, dirigée par l’Université de Grenade, a démontré l’efficacité d’un nouveau médicament qui combat les cellules souches cancéreuses (CSC) qui provoquent le début et la croissance du cancer, la rechute après la chimiothérapie ainsi que la formation de métastase. Le nouveau composé, dénommé Bozepinib, a été essayé avec succès chez des souris et publié dans la prestigieuse revue Oncotarget.
Les CSC se trouvent dans les tumeurs en nombre très peu élevé et présentent comme caractéristique importante la formation de métastases à d’autres endroits que la tumeur originale. Étant donné qu’elles sont habituellement en état de dormance (c’est-à-dire non divisées), la chimiothérapie et la radiothérapie conventionnelles agissent sur les cellules de la tumeur les plus différentiées, qui sont divisées, mais ne sont pas capables de détruire ces CSC. De fait, après une réponse initiale au traitement, beaucoup de patients avec cancer présentent des rechutes dues à ce que ces CSC n’ont pas été détruites.
La recherche dans la lutte contre le cancer s’est centrée ces dernières années dans la recherche de nouveaux médicaments qui se dirigent sélectivement contre ces CSC, de sorte que si ces cellules sont éliminées, la tumeur sera totalement détruite, ce qui donnera lieu à la guérison des patients.
Les scientifiques du groupe de recherche « Thérapies avancées : différenciation, régénération et cancer », que dirige le professeur de l’UGR Juan Antonio Marchal, ont collaboré avec Joaquín Campos, de la Faculté de Pharmacie de l’UGR, et María Ángel García, de l’Hôpital universitaire « Virgen de las Nieves » de Grenade, ainsi qu’avec les universités de Jaén et de Miami (États-Unis), dans la recherche du nouveau médicament.
Essais cliniques avec des patients
Ce nouveau médicament présente une activité sélective face aux SCS du sein, du colon et du mélanome. « La puissante activité antitumorale de Bozepinib se doit à l’inhibition de la voie de signalisation de HER2, et à ce que ce médicament inhibe l’invasivité et la formation de nouveaux vaisseaux dans la tumeur (angiogenèse) », explique le professeur Juan Antonio Marchal. De plus, les chercheurs ont démontré le mécanisme spécifique moyennant lequel Bozepinib agit face aux CSC.
Ce nouveau composé n’a pas présenté de toxicité chez des souris saines quand il a été administré par voie intrapéritonéale ou par voie orale, et a inhibé la croissance tumorale et la formation de métastases pulmonaires chez des souris auxquelles la tumeur avait été induite.
Actuellement, les chercheurs réalisent des études de sécurité et prétendent que ce composé, ainsi que ses dérivés, puissent commencer à être essayés chez des patients dans un futur proche.
Référence bibliographique:
HER2-signaling pathway, JNK and ERKs kinases, and cancer stem-like cells are targets of Bozepinib
Alberto Ramírez, Houria Boulaiz, Cynthia Morata-Tarifa, Macarena Perán, Gema Jiménez, Manuel Picon-Ruiz, Ahmad Agil, Olga Cruz-López, Ana Conejo-García, Joaquín M. Campos, Ana Sánchez, María A. García, Juan A. Marchal
Oncotarget, Vol. 5, No. 11
L’article complet est disponible sur le site :
PHOTO 1 : Les auteurs de cette recherche. De gauche à droite (au premier plan): Cynthia Morata, Gema Jiménez. Derrière : Macarena Perán, Juan Antonio Marchal, Alberto Ramírez, Houria Boulaiz, María Ángel García.
PHOTO 2 : Cellules souches cancéreuses.
PHOTO 3: Coupes histologiques d’une tumeur primaire avant et après le traitement avec Bozepinib.
Contact : Juan Antonio Marchal Corrales. Centre de Recherche biomédicale / Département d’Anatomie et d’Embryologie Humaine de l’Université de Grenade. Tél. : 958 249321 ; courriel : jmarchal@ugr.es