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Des experts espagnols analysent les nouvelles frontières dans le dialogue cerveau-machine

Comment les nouvelles technologies peuvent-elles contribuer à l’innovation dans l’attention socio-sanitaire ? Comment peuvent-elles appuyer la santé et éviter la dépendance des handicapés ou des gens âgés ?

C’est à ces questions et à d’autres en rapport que cherchent des réponses des experts des centres de Telefónica I+D de Madrid et de Grenade, de Telvent Interactiva (Barcelone), du Ministère de l’Industrie, du Tourisme et du Commerce, et des universités de Deusto, Polytechnique de Madrid, Grenade et Malaga, réunis à Almuñecar tout dernièrement, convoqués par le Centro Mediterráneo de l’Université de Grenade.

Sous le titre « Intelligence environnementale à l’appui de la santé et de la vie indépendante », M. Alberto Prieto Espinosa (directeur du Département d’Architecture et de Technologie des Ordinateurs de l’UGR) et M. Esteban Pérez Castrejón (expert en TICs appliquées à la santé et au bien-être de Telefónica I+D), dirigent un cours centré sur la contribution de la TIC (technologies de l’information et de la communication) à la qualité de vie des gens.

Les défis se centrent, spécialement, sur trois espaces de travail : attention socio-sanitaire, vieillissement de la population et intégration sociale des gens ayant des nécessités spéciales (surtout vieillards et handicapés).

Intelligence environnementale
Les experts parlent d’intelligence environnementale (IE) pour se référer à l’interaction entre les personnes et les machines qui rendent la vie plus facile. L’IE essaie d’obtenir une interaction entre l’usager et les dispositifs qui soit intuitive et naturelle, de sorte que ceux-ci s’adaptent de façon intelligente aux besoins de ceux-là sans réaliser un effort spécial.

« C’est la raison pour laquelle l’IE se présente comme un ensemble de technologies fondamentales d’appui à la vie indépendante », signale M. Prieto Espinosa, qui fait allusion à des instruments concrets de communication : systèmes de localisation de personnes et objets mobiles à l’intérieur de l’habitat, des hôpitaux ou des résidences spéciales, la révolution des réseaux sans fil, les systèmes pour l’amélioration des habiletés motrices et cognitives, la téléattention de patients chroniques ou les systèmes de téléhospitalisation à domicile.

Handicapés et « coma »
Parmi les exemples présents et futurs, M. Prieto cite l’utilisation à grande échelle des TIC pour les fauteuils roulants des grands handicapés. « Il est déjà possible que la communication homme-machine permette une grande mobilité, mais l’avenir va bien au-delà : la recherche actuelle permet de développer des prototypes capables de dialoguer avec les personnes grâce à la détection, la reconnaissance et l’interprétation de leurs ondes cérébrales.

Ce n’est plus l’image de la chaise roulante de Stephen Hawking, qui frôle la science-fiction, avec sa voix métallique construite par ordinateur. « On se propose, moyennant des interfaces BCI (cerveau-machine), de détecter les potentiels évoqués par la personne handicapée, à laquelle on présente sur un écran plusieurs options et il lui suffit de fixer son attention sur l’une d’elles pour que la machine soit capable de répondre en accord avec ladite personne. »

Parmi les projets de M. Prieto et son groupe il faut inclure la recherche dirigée par M. Miguel Ángel López, qui présente le défi d’établir une communication avec des personnes qui n’ont aucun type de mobilité, y compris le cas de certains patients en situation de conscience diminuée (coma). Il est su qu’il existe des gens ayant été dans le coma pendant un temps et qui ont déclaré, une fois réveillées, qu’elles pouvaient écouter et traiter l’information auditive qu’elles recevaient. « Ceci ouvre, dit-il, une ligne de recherche que nous avons déjà initiée : il s’agit d’établir une communication avec ces personnes, grâce à leurs réactions exprimées à travers les ondes cérébrales. Dans le cas de la conscience diminuée, il peut s’agir de stimulations auditives ou peut-être visuelles, compte tenu qu’il n’est pas possible de communiquer au moyen des muscles moteurs (de la voix, par exemple).
Cette recherche, de même que les progrès avec des personnes présentant des affections motrices sévères (grands handicapés), durera encore quelques années avant d’atteindre des résultats allant au-delà du laboratoire, « mais ce qui est vraiment important c’est que l’homme trouve des solutions aux défis technologiques qu’il est capable de poser adéquatement. Dans notre cas, il s’agit d’un défi que nous abordons à partir d’un projet d’excellence de la Junte andalouse, dans lequel collaborent les départements d’Architecture et de Technologie des Ordinateurs et de Psychologie expérimentale de l’UGR, ainsi que celui de Technologie électronique de l’université de Málaga.

Référence : Prensa centro Mediterráneo, 630 064328, courriel : amarin@ugr.es