Les pays membres de l’Union européenne doivent augmenter significativement leur vigilance dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, vu que l’amplification de l’UE a supposé un risque majeur pour les entités bancaires qui opèrent sur ce territoire. C’est ce qui découle d’une étude réalisée par le professeur Juan Miguel del Cid Gómez, professeur du Département d’Économie Financière et de Comptabilité de l’Université de Grenade, et publiée par le Real Instituto Elcano.
Dans son travail, le chercheur avertit que beaucoup des États membres « n’ont pas disposé historiquement de processus rigoureux contre le blanchiment de capitaux, et il est probable qu’ils aient besoin d’une période d’adaptation plus longue. » En outre, le cadre régulateur de certains parmi ces pays est moins développé, ce qui implique que « l’application pratique des normes contre le blanchiment de capitaux pourrait être moins systématique. »
Un problème ajouté est que beaucoup parmi les dispositions légales de l’UE assument que les normes ont été implantées avec la même effectivité dans tous les pays membres. « Cependant, signale M. Cid Gómez, d’ici à ce que ceci se convertisse en réalité, de nouvelles occasions peuvent se présenter aux professionnels du blanchiment pour accéder au système financier des pays n’ayant pas eu le temps d’implanter ou d’adapter complètement la Directive, puis de transférer plus tard les fonds à un système financier plus crédité. »
Toutes les banques ne sont pas les mêmes
Dans ce sens, signale le professeur de l’UGR, certaines entités financières peuvent être spécialement vulnérables à ce risque, « si leurs procédés internes se basent sur la supposition que toutes les banques de l’UE présentent peu de risques, et donc analysent ces rapports avec moins de rigueur. »
Outre les changements réalisés dans la trame juridique de l’UE, l’amplification a également produit des changements dans l’économie réelle, comme une augmentation du commerce entre les pays. Il s’est produit en même temps un plus grand flux migratoire à partir des pays qui ont récemment adhéré vers les pays plus anciens. L’existence d’un volume majeur de transactions financières légitimes provenant de, et dirigées vers ces nouveaux pays, considérés antérieurement à risque élevé, peut rendre encore plus difficile l’identification de tout flux illicite de fonds.
Le blanchiment de capitaux, également dénommé lavage d’actifs, est un concept fondamentalement simple. Le crime organisé a pour objectif de générer des bénéfices à travers une série d’activités comme la corruption, le trafic de drogues, la contrebande, la traite des êtres humains, la prostitution, la subornation et l’escroquerie à travers Internet, entre autres. Les délinquants ont besoin d’occulter la provenance de leurs énormes bénéfices et de les doter d’une apparence de légalité pour éviter leur confiscation par les autorités. Le blanchiment de capitaux est le processus moyennant lequel on traite les bénéfices provenant d’une activité délictueuse pour déguiser son origine illégale. Est également considéré blanchiment le fait d’aider, d’inciter ou de conseiller quelqu’un qui réalise de telles actions.
Étant donnée la portée internationale de nombre d’activités délictueuses, « les législations établissent que le délit de blanchiment de capitaux se produit même lorsque les activités qui ont généré l’argent se réalisent dans un pays différent à celui où les gains sont lavés. », a signalé M. Cid.
Référence : Prof. Juan Miguel Cid Gómez. Département d’Économie Financière et de Comptabilité de l’Université de Grenade. Tél. : 958 246227 ; courriel : jmdelcid@ugr.es