Inicio / Historico

Selon une étude, les parents qui s’occupent des malades dans les hôpitaux sont ignorés par le système sanitaire et souffrent de stress émotionnel

Dans le milieu sanitaire, il existe une figure qui traditionnellement a été oubliée et dont l’importance, cependant, est vitale pour le bien-être des patients: les soigneurs familiaux dans l’hôpital. Une recherche réalisée au département d’Anthropologie Sociale de l’Université de Grenade et dirigée par le professeur Rafael Briones Gómez a mis en évidence que les hôpitaux espagnols ne sont pas adaptés pour les soigneurs qui restent auprès de leurs parents malades, puisque la majorité souffre une situation de stress émotionnel durant son séjour à l’hôpital.

Les conclusions de ce travail, réalisées par la docteure Aurora Quero Rufián, ont été élaborées grâce à 45 entrevues réalisées aux parents-soigneurs des malades hospitalisés à l’Hôpital Ruiz de Alda de Grenade. La chercheuse a déterminé que les parents-soigneurs ont une présence active à l’hôpital – où ils vivent intensément leur vie quotidienne -, et que l’importance des activités qu’ils réalisent «est vitale» pour la santé du malade, puisqu’elles sont spécialement relatives à l’hygiène et à l’alimentation ; de plus, il faut souligner la surveillance et l’accompagnement, des tâches de soutien personnel que personne, à part eux, peuvent réaliser.

Invisibles
Quero Rufián affirme que les parents-soigneurs sont invisibles pour le système sanitaire dans l’hôpital, bien que ce dernier les utilise comme recours et support basic pour sa structure. L’étude réalisé à l’UGR a mis en évidence que, même si les parents soulagent la charge de travail des professionnels sanitaires comme les infirmiers et les auxiliaires, leur «savoir» n’est pas tenu en compte par les professionnels de la santé dans leur pratique professionnelle, c’est-à-dire, dans la guérison et l’attention de la personne malade.

Grâce aux réponses des personnes interrogées, la chercheuse a déterminé que les soigneurs sentent un grand besoin de communiquer et de fréquenter des gens (vu la situation de stress émotionnel auquel ils sont soumis dû à la situation qu’ils vivent), et fréquemment ils se sentent intimidés par la structure hospitalière. Les parents-soigneurs – expliquent Aurora Quero – ne veulent pas déranger à l’hôpital, et se sentent inférieurs dans un milieu où toute personne portant un tablier commande et jouit d’un pouvoir.

Ils ne sont pas préparés
L’auteure de ce travail affirme que les hôpitaux espagnols ne sont pas conçus pour le séjour des parents-soigneurs – puisque souvent ils ne disposent pas d’infrastructures nécessaires pour les loger -, et elle plaide pour la création d’un protocole qui contrôle les relations entre les soigneurs, les médecins, les infirmiers et les auxiliaires. Avec ce protocole, l’estime des soigneurs augmenterait, et en même temps améliorerait la qualité du système sanitaire.

Quero Rufián propose de réexaminer la figure du patient, conçue traditionnellement de manière individuelle, en tenant compte que cette figure est souvent accompagnée par un parent dont le foyer se trouve à plusieurs kilomètres et dont le séjour à l’hôpital suppose dans des occasions une expérience réellement traumatique.

La thèse de doctorat prétend contribuer à la visibilité des parents-soigneurs dans l’hôpital, améliorer leurs conditions de vie et les relations avec l’institution sanitaire en général, puisqu’il s’agit d’un phénomène anthropologique qui touche des milliers de personnes, spécialement les femmes, dont la vie se déroule quotidiennement dans les hôpitaux et qui ne sont presque jamais prises en considération.

Coordonnées:
Aurora Quero Rufián. Département d’Anthropologie Sociale de l’Université de Grenade.
Tél. (+34) 958121484.
Courriel: auropa@gmail.com