Une recherche dirigée par des scientifiques de l’Université de Grenade corrobore que cette technique, en seulement 20 minutes, peut provoquer des changements dans le comportement du patient, obtenant ainsi qu’il voit le tabac comme quelque chose de désagréable
Avant le traitement, les fumeurs répondaient aux images du tabac de même qu’ils le faisaient face aux images plaisantes (par exemple, érotiques), mais après l’intervention ces images leur provoquaient le même effet psychologique que d’autres désagréables, comme des cadavres ou des photographies violentes
Une recherche internationale dirigée par des scientifiques de l’Université de Grenade a démontré que l’Entrevue Motivationnelle, une technique psychologique d’intervention directe qui cherche à provoquer des changements dans le comportement du patient, peut provoquer des changements dans le comportement du patient, obtenant ainsi qu’il voit le tabac comme quelque chose de désagréable et abandonne cette habitude.
À ce travail, publié dans la revue Behaviour Research and Therapy, ont participé 53 fumeurs (hommes et femmes) qui fumaient depuis plus d’un an plus de dix cigarettes par jour et n’avaient pas l’intention d’abandonner cette habitude.
Les scientifiques, membres des universités de Grenade et San Buenaventura de Bogota (Colombie), ont évalué chez eux l’effectivité d’une séance de 20 minutes d’Entrevue Motivationnelle, une intervention consistant à exprimer de l’empathie, à générer des désaccords entre le comportement actuel et les objectifs futurs, à augmenter l’auto-efficience et à éviter la confrontation et la résistance.
Ils ont comparé les résultats de cette épreuve avec un autre type d’intervention standard de même qu’avec un groupe de contrôle, observant si la disposition au changement chez les fumeurs augmentait. Pour cela, ils ont mesuré l’amplitude du réflexe de soubresaut qu’expérimentaient les sujets quand on leur présentait une série d’images désagréables associées au tabac.
Une intervention effective :
Jaime Vila Castellar et Pedro Guerra, chercheurs du département de Personnalité. d’Évaluation et de Traitement Psychologique de l’Université de Grenade, et Carlos Gantiva, de l’Université San Buenaventura de Bogota (Colombie), auteurs de cet article, soulignent que leurs résultats démontrent que l’Entrevue Motivationnelle « a été l’intervention la plus effective. »
Car, avant le traitement, les fumeurs répondaient aux images du tabac de la même façon qu’ils le faisaient aux images plaisantes (par exemple, images érotiques), mais après l’intervention ils répondaient aux mêmes images du tabac de la même façon qu’ils le faisaient aux images désagréables, comme des cadavres ou des photographies violentes.
Par conséquent, « l’Entrevue Motivationnelle arrive à changer, du moins temporellement, la réponse émotionnelle que les fumeurs présentent face aux stimuli associés au tabac, passant de l’agréable au désagréable, ce qui permet de surmonter une des principales barrières pour l’abandon de la consommation de tabac, qui est la motivation au changement », signalent les chercheurs.
D’après les données de l’Organisation Mondiale de la Santé, il y a dans le monde mille millions de fumeurs et la consommation de tabac est associée aux trois premières causes de mort prématurée.
Il existe de plus plusieurs facteurs qui compliquent le travail des professionnels de la Santé au moment de s’occuper des fumeurs. Par exemple, leur faible motivation au changement, le peu de temps que les systèmes de santé publics dédient dans le monde à l’attention des consultants, et le manque d’évidence de l’effectivité des thérapies psychologiques quant au changement dans ce comportement.
Deux des images employées dans cette étude. Après l’intervention, l’image du tabagisme provoquait chez les sujets le même effet psychologique que d’autres désagréables, comme celle du chien.
Référence bibliographique :
From appetitive to aversive: Motivational interviewing reverses themodulation of the startle reflex by tobacco cues in smokers not ready to quit
Carlos Gantiva, Pedro Guerra, Jaime Vila
Behaviour Research and Therapy 66 (2015), 43-48
http://dx.doi.org/10.1016/j.brat.2015.01.006
Contact :
Jaime Vila Castellar. Département de Personnalité, d’Évaluation et de Traitement Psychologique de l’Université de Grenade.
Tél.: 0034 958 249 538
Courriel: jvila@ugr.es