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Mise à point d’une nouvelle technique légiste que accélérera l’identification de plus de 2 000 Kosovars disparus pendant la guerre de l’ex Yougoslavie

Une recherche réalisée au Laboratoire d’Anthropologie Légiste de l’Université de Grenade accélérera l’identification de plus de 2 000 Kosovars disparus pendant la guerre de l’ex Yougoslavie, et, de plus, développera une nouvelle technique légiste basée sur l’étude des côtes et du pubis, qui sera très utile pour identifier des gens lors de conflits armés. Ce travail, pionnier dans le monde, a fait l’objet d’un des plus grands échantillonnages légistes jamais analysés.

Cette thèse de doctorat, dont l’auteur est Edixon Quiñones Reyes, a été dirigée par les professeurs de l’Université de Grenade, Mme Inmaculada Alemán Aguilera et M. Miguel Botella López. La nouvelle technique d’identification légiste mise au point à l’UGR est non seulement applicable à la population albano-kosovar, mais aussi aux autres groupes ethniques habitant le Kosovo (gitans, serbes et autres ex yougoslaves), et peut également s’appliquer aux Albanais de l’Albanie et d’autres régions des Balkans et de l’Europe, ainsi qu’aux Serbes de Serbie et du reste des Balkans.

Analyse de restes humains
Le nouveau système d’identification légiste pourra s’appliquer dans les processus d’identification de personnes disparues lors d’un conflit armé comme celui du Kosovo, ainsi que dans d’autres cas légistes qui impliquent l’analyse de restes humains décomposés, saponifiés, corifiés, momifiés ou squelettisés.

M. Edixon Quiñones souligne que, dans l’actualité, il reste environ 2 000 personnes disparues. « Ainsi donc, les résultats de cette étude représentent un apport d’applicabilité immédiate, qui contribuera à solutionner un grand problème social, comme l’est celui des disparus lors du conflit armé. »

Entre 1998 et 1999, plus de 850 000 albano-kosovars et environ 200 000 serbo-kosovars se déplacèrent de leur lieu d’origine. De même, de nombreux individus furent assassinés et 5 238 personnes disparurent. En 2002, l’ONU créa le Bureau pour personnes disparues et légistes (OPDF), dont la mission fut d’exhumer, analyser, identifier et rendre à leurs familles les restes des victimes du conflit au Kosovo.

Pendant l’identification des disparus au Kosovo, ledit bureau démontra que les paramètres utilisés pour la détermination de l’âge dans le pubis et les côtes ne s’ajustaient pas à la population locale. De là le travail mené à l’UGR, dont l’objectif principal était de proposer de nouveaux rangs d’âge basés sur lesdites méthodes, mais ajustées aux caractéristiques spécifiques des kosovars.

Pour atteindre cet objectif, ont été utilisées les données des analyses anthropologiques légistes de 2 066 individus qui furent pleinement identifiés moyennant des épreuves d’ADN entre 2002 et 2007. Une fois connus l’âge et les données anthropologiques des individus, on calcula de nouveaux rangs d’âge dans le pubis et les côtes.

Une partie des résultats de cette recherche a été publiée dans la revue Maguare, du Département d’Anthropologie de l’Université Nationale de la Colombie.

Référence
Edixon Quiñones Reyes, tél. : +381 (0) 38200 18579; portable : (377) 44 608467; edixonquinones@gmail.com

Prof. Miguel Botella López
Directeur du Laboratoire d’Anthropologie Légiste de l’UGR
Tél. : 958 243535, 958 243526 ; courriel : botella@ugr.es