Les blagues sexistes (et ce genre d’humour dans tous ses versants) favorisent les mécanismes mentaux qui incitent à la violence et aux mauvais traitements envers les femmes de la part de sujets qui présentent des attitudes machistes. C’est ce qui découle d’une recherche menée à bien à l’Université de Grenade, et qui sera présentée le 2 juillet, dans le contexte du symposium international le plus prestigieux du monde sur les applications scientifiques du sens de l’humour (International Summer School and Symposium on Humour and Laughter’ : Theory, Research and Applications), qui se célèbre à Grenade.
Pour mener à bien cette recherche, les scientifiques ont appliqué plusieurs questionnaires à un groupe composé de 109 hommes universitaires entre 18 et 26 ans. Leur furent présentées deux séries de blagues, une avec des blagues machistes dans lesquelles les femmes sont dénigrées, et l’autre avec des blagues normales, sans aucun contenu sexiste. Après cela, les chercheurs leur ont présenté plusieurs scénarios avec différents cas d’agressions à des femmes, de légers à graves, pour leur demander après comment ils réagiraient dans un cas semblable.
Plus tolérants avec la violence
Le travail a démontré que ceux qui avaient écouté des blagues machistes se montraient beaucoup plus tolérants avec l’agression aux femmes que ceux qui ne l’avaient pas fait, c’est-à-dire que cette sorte d’humour favorise les mécanismes mentaux de tolérance avec les comportements violents envers les femmes. Nonobstant, les chercheurs signalent que les sujets chez qui l’humour sexiste influe négativement avaient une prédisposition préalable à tolérer la violence envers les femmes, comme il s’ensuit d’une enquête mesurant l’attitude sexiste envers les femmes.
Certains parmi les items qui composent l’échelle que les scientifiques ont utilisée pour mesurer les attitudes sexistes des hommes ont été : « Dans le fond, les femmes féministes prétendent que la femme ait plus de pouvoir que l’homme », « la majorité des femmes n’apprécient pas suffisamment ce que les hommes font pour elles » ou bien « De nombreuses femmes se gaussent des hommes d’abord en s’insinuant sexuellement a eux, puis en repoussant leurs avances. »
Ce travail a été réalisé par les professeurs Mónica Romero Sánchez, Mercedes Durán, Hugo Carretero dios, Jesús L. Megías et Miguel Moya, des Départements de Psychologie Sociale et de Psychologie Expérimentale de l’UGR, et sera présenté officiellement le 2 juillet à 17 heures au Carmen de la Victoria, dans le contexte de l’International Summer School and Symposium on Humour and Laughter’.
Les résultats de cette recherche seront publiés par la prestigieuse revue américaine Journal of Interpersonal Violence.
Référence
Mme Mónica Romero Sánchez, Département de Psychologie Sociale de l’UGR. Portable : 699 876 200 ; courriel : monicaromero@ugr.es