Comment on peut démontrer qu’un patient est en train de mentir quand il dit qu’il a un déficit cognitif comme les problèmes de mémoire ou de concentration, ou d’anxiété? Plusieurs sont les personnes qui, suite à un accident de circulation routière, par exemple, exagèrent leurs douleurs ou inclus arrivent à les feindre afin d’obtenir le plus grand bénéfice économique de la part des compagnies d’assurances ou pour obtenir un congé de maladie. Ainsi, l’a mis en évidence une étude pionnière en Espagne réalisé au département de Personnalité, Evaluation et Traitement Psychologique de l’Université de Grenade par la Docteure Raquel Vilar López. Les conclusions de ce travail, centré sur les patients souffrant de traumatismes crânio-encéphaliques, sont évidentes: presque la moitié des personnes qui vont au tribunal feignent d’avoir des troubles psycho-cognitifs afin d’obtenir un bénéfice externe. Ils ne sont pas hypochondriaques, ni des patients alarmistes, ni maniaques: simplement, ils mentent pour obtenir une récompense externe, comme par exemple gagner de l’argent. Ils sont ce qu’on appelle les «simulateurs».
Jusqu’à maintenant, en Espagne, il n’existe aucun système fiable qui permet de savoir quand une personne est en train de feindre les symptômes. De là, l’énorme importance de l’étude de Vilar López, qui a été dirigée par les professeurs Manuel Gómez Río et Miguel Pérez García: pour la première fois, une étude a donné aux professionnels sanitaires espagnols une série d’outils fiables pour vérifier empiriquement quand un patient ment quand il affirme que ses problèmes de mémoire l’empêchent d’intégrer de nouveau son travail, par exemple.
Des preuves validées
Le travail de cette chercheuse a validé une série de «test» qui, appliqués sur le malade, sans que celui-ci y soit conscient, permet de détecter qui sont les patients simulateurs et ceux qui ne le sont pas. Ces preuves neuropsychologiques s’introduiraient dans un ensemble de différentes preuves neuropsychologiques de trois heures de durée, qui évaluent d’autres aspects cognitifs du patient, afin de «les dissimuler» et d’obtenir ainsi l’information désirée.
Selon Raquel Vilar López, sa recherche a adapté une série d’essais qui existaient déjà aux Etats-Unis – pays de longue tradition dans le domaine de la neuropsychologie – au milieu espagnol, «puisque les épreuves neuropsychologiques ne peuvent pas s’extrapoler, sans plus, d’un contexte à un autre». Le pourcentage de patients avec traumatisme crânio-encéphalique qu’ils simulent est pratiquement le même en Espagne que le pourcentage obtenu par les chercheurs aux Etats-Unis.
Le travail réalisé à l’UGR a incorporé, en plus, une méthode qui a acquis une grande popularité ces derniers temps grâce aux différents programmes de télévision espagnols: le polygraphe, ou le détecteur de mensonges, un instrument d’enregistrement des réponses physiologiques qui enregistre la pression artérielle, le rythme cardiaque, le taux respiratoire et la réponse galvanique de la peau. Vilar López a utilisé cet outil avec un groupe de 80 étudiants de Psychologie qu’elle a employé comme «groupe d’analogues»; c’est-à-dire: étant donné qu’aucun simulateur ne reconnaîtrait l’être, on a demandé à une série de personnes sans aucun trouble qu’ils simulent les avoir pour vérifier la validité de l’essai. Les patients réels analysés par la docteure étaient 54, appartenant à différents services de l’Hôpital Universitaire Virgen de las Nieves de Grenade.
L’auteure de ce travail signale que « même si le polygraphe en soi n’a aucune rigueur scientifique, il peut être un instrument efficace s’il est utilisé avec d’autres outils, comme certaines épreuves que nous avons validé ». Une partie des résultats de sa recherche ont été présentés dans les derniers congrès de l’International International Neuropsychological Society et le National Academy of Neuropsychology – les deux organismes les plus importants sur le plan mondial dans le domaine de la neuropsychologie– en plus de la prestigieuse revue scientifique Archives of Clinical Neuropsychology .
Coordonnées:
Dr. Raquel Vilar López. département de Personnalité, Evaluation et Traitement Psychologique de l’Université de Grenade.
Tél. (+34) 958 242 948. Portable : (+34) 699 407 282.
Courriel: raquelvilarlopez@hotmail.com