Le gouvernement espagnol va offrir aux autorités haïtiennes une collaboration élargie dans la lutte contre les trafics d’enfants dans ce pays, grâce au programme DNA Prokids. Jusqu’à 6 000 identifications génétiques seront possibles grâce au programme DNA Prokids, développé par l’Université de Grenade avec la collaboration de l’Université du Nord du Texas et d’autres institutions et entreprises. Des scientifiques vont constituer deux bases de données à partir des informations génétiques des parents ayant déclaré la disparition d’enfants et de mineurs déclarés sans famille.
La Secrétaire d’État de coopération internationale du gouvernement espagnol, Soraya Rodríguez, a présenté ce matin un nouveau programme de coopération visant à pallier les conséquences de la tragédie humaine en Haïti.
Baptisé « DNA-Prokids avec Haïti », le projet permettra de prélever jusqu’à 6 000 échantillons de données génétiques de parents ayant déclaré la disparition d’enfants, ou de membres de leur famille naturelle, et d’enfants déclarés sans famille ou avec un lien de parenté douteux. Il s’agit de rendre difficile la traite des mineurs et d’utiliser cette identification pour restituer les victimes à leurs familles, desquelles ils ont été séparés après le séisme qui a ravagé la capitale haïtienne. Par ailleurs, l’Unicef et d’autres organisations ont dénoncé la disparition et le trafic d’enfants, et travaillent sur place.
L’ambassadrice de Haïti en Espagne, Yollete Azor-Charles, a remercié dans son intervention l’offre du gouvernement espagnol, et s’est engagée à mettre en oeuvre toutes les ressources du gouvernement haïtien dans ce projet.
Le programme « DNA-Prokids avec Haïti » sera développé par le gouvernement espagnol en collaboration avec l’Université de Grenade et plus précisément grâce au Laboratoire d’identification génétique qui travaille depuis 2004 dans le projet DNA-Prokids avec l’Université du Nord du Texas, soutenu par la Junte andalouse, par des entreprises nationales et internationales comme Life Technologies, et par le financement d’institutions financières telles que BBVA, Fundación Botín (Banque Santander), ainsi que des laboratoires et gouvernements de pays d’Amérique et d’Asie.
Début immédiat des travaux
L’offre de collaboration avec le gouvernement haïtien sera immédiate. Pour commencer, les travaux seront répartis en cinq phases, selon le directeur du programme, Dr José A. Lorente : la formation professionnelle pour le prélèvement d’échantillons biologiques sur place ; l’apport des trousses d’identification des échantillons biologiques (de salive ou de gouttes de sang) des enfants et des moins de 18 ans sans famille reconnue ; la distribution de ces trousses d’identification pour la prise d’échantillons biologiques (de salive ou de gouttes de sang) des pères et mères (ou autres parents légitimes) qui ont rapporté la disparition de leurs enfants; l’analyse d’ADN pour tous les cas, et la création d’une base de données « ad hoc »; et, finalement, l’administration de renseignements aux autorités locales en Haïti nommées par les administrations compétentes.
L’intégration des renseignements dans une même base de données permettra la réunification familiale, ou entraînera l’obligation de poursuivre la recherche et d’éviter que les trafiquants d’enfants profitent de la situation chaotique du pays.
Tout sera effectué en toute sécurité : la prise d’échantillons, le déplacement, l’analyse et la livraison des données. Si le laboratoire de Grenade se trouve débordé de travail, d’autres laboratoires nationaux et internationaux aideront à effectuer les analyses selon la stratégie définie par DNA-Prokids.
La conseillère de Justice du gouvernement autonome d’Andalousie, Mme Begoña Álvarez, et le Vice-président chargé de la coopération au développement de l’Université de Grenade, M. Miguel Gómez Oliver, se sont engagés, lors de la conférence de presse, à mettre en place le projet en Espagne et en Haïti. De cette façon, le gouvernement autonome d’Andalousie et l’Université de Grenade continueront de soutenir
Sur DNA-Prokids
DNA-Prokids est un projet international qui vise à prévenir et à lutter contre la traite des mineurs au moyen de l’identification génétique des victimes et de leurs familles. Le projet est né en 2004 à l’initiative du département de médecine légale de l’Université de Grenade et a, depuis 2009, l’appui la l’Université du Nord du Texas par le biais de leur centre des Sciences de la Santé (Center of Human Identification, États-Unis).
DNA-Prokids compte sur le soutien financier des institutions comme BBVA, Fundación Botín (Banque Santander) et Caja Granada, de la collaboration de l’UNT, d’un don de 500 000 $ américains de Life Technologies, et les relations avec les laboratoires et les gouvernements d’autres pays ont permis de multiplier les activités de DNA-Prokids l’année dernière (les Philippines, la Thaïlande, le Mexique ou le Guatemala, entre autres) et aussi d’aborder ce projet totalement.
Contact: prokids@ugr.es – Tél. 630064328 – 699223174.
Web: http://www.dna-prokids.org/