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Une recherche avertit que l’usage de cellules souche en médecine régénérative peut être également nuisible pour la santé

L’utilisation de cellules souche dans le domaine de la médecine régénérative n’est pas toujours bénéfique pour la santé humaine, et peut même s’avérer préjudiciable, d’après ce qu’a démontré un travail réalisé dans les universités de Grenade et de León. Les scientifiques ont démontré que la greffe de cellules mononucléaires humaines tirées du sang du cordon ombilical a un effet nocif sur les rats présentant une cirrhose hépatique.

Avec ce travail, les chercheurs ont cherché à savoir si la fraction de cellules mononucléaires provenant de sang humain du cordon ombilical (CMCUH), qui contient des cellules souche, pourrait s’avérer utile en médecine régénérative hépatique. Les découvertes biochimiques et histologiques de cette recherche portent à croire que la greffe cellulaire n’a non seulement pas guéri les animaux, mais leur a provoqué un syndrome hépatorénal.

Cette recherche a été menée à bien par Ana Álvarez-Mercado, María García-Mediavilla, Sonia Sánchez-Campos, Francisco Abadía, María J. Sáez-Lara, María Cabello-Donayre, Ángel Gil, Javier González-Gallego et Luis Fontana, tous chercheurs aux Universités de Grenade et de León.

Recherche avec des rats
Pour évaluer le potentiel régénératif des CMCUH, les scientifiques ont réalisé une xénogreffe humain-rat. On provoque chez les rats une cirrhose hépatique en leur administrant 0,3 g/L de thioacétamide (TAA) dans leur eau pendant quatre mois. Au bout de ce temps, on leur injecte 10×106 CMCUH par la veine porte. Une expérimentation similaire de transplantation a été réalisée avec des rats n’ayant bu que de l’eau pendant la même période.

La prise de TAA a provoqué une cirrhose nodulaire chez les animaux. La transplantation cellulaire n’a eu aucun effet sur l’histologie hépatique, mais l’analyse des paramètres biochimiques a révélé que les animaux cirrhotiques que avaient été soumis à une thérapie cellulaire ont présenté des altérations dans la fonction hépatique (une moindre concentration d’albumine et une plus grande concentration de bilirrubine totale dans le plasma si on compare aux animaux cirrhotiques qui n’ont pas reçu de CMCUH). De plus, le groupe cirrhotique expérimental ayant reçu le CMCUH a présenté des lésions rénales graves.

On calcule actuellement que les maladies hépatiques touchent 17% de la population mondiale. On ne connaît pas encore de traitement spécifique pour la fibrose qui se développe dans de nombreux cas, de sorte que les patients ne reçoivent que la thérapie pour pallier les complications associées. De même, le traitement de choix de la maladie hépatique terminale est la greffe du foie, dont les cas sont limités dû au manque de donateurs. L’emploi de cellules souche provenant de sang du cordon ombilical dans le traitement de ces maladies pourrait représenter une alternative qui éviterait la souffrance de nombre de patients, même si cette expérimentation a démontré qu’il est nécessaire de poursuivre dans cette voie de recherche.

Ce travail a été financé par le Fonds de Recherche Sanitaire (Institut sanitaire Carlos III), les fonds Feder, le ministère andalou pour l’Innovation, les Sciences et l’Entreprise, la Junte andalouse, le ministère autonome de la Junte de Castille et León, et la Fédération des Caisses d’Épargne de Castille et de León, et sera prochainement publié dans la prestigieuse revue scientifique ‘Cell Transplantation’.

Vue
Bas de photo: Vue au microscope du foie d’un rat cirrhotique.

Référence : Luis Fontana Gallego. Dpt. de Biochimie et de Biologie Moléculaire II de l’Université de Grenade. Tél. : 958 242 335 ; courriel : fontana@ugr.es, web : http://www.ugr.es/local/cts461