Des chercheurs du département de Médecine Préventive et de Santé Publique de l’Université de Grenade ont réalisé un travail avec des patients de plus de 60 ans, et ils ont déduit que si une intervention est réalisée correctement chez les patients de l’Attention Primaire, l’hospitalisation pourrait diminuer chez plus de 50% des cas souffrant des trois pathologies les plus fréquentes : le déséquilibre diabétique, l’hémorragie digestive et la bronchite chronique grave.
La recherche, réalisée par la docteure Isabel Valenzuela López et dirigée par les professeurs Aurora Bueno Cavanillas et José Luis Gastón Morata, a étudié les principales causes d’hospitalisation de la population âgée de plus de 60 ans pour des pathologies considérées susceptibles d’intervention à travers des attentions effectives données dans des centres de santé, en analysant à quel point l’hospitalisation pour ces problèmes de santé peuvent être évités.
L’intérêt de cette recherche est indiscutable si nous tenons compte que la population âgée est celle qui a le plus recourt aux ressources sanitaires. De plus, si au début du XXème siècle seulement 26% de la population espagnole atteignait la vieillesse, actuellement ledit pourcentage atteint 86%.
Des maladies chroniques
« L’augmentation relative des personnes avec des âges plus avancés a modifié le patron des maladies – explique l’auteure de ce travail -, avec une prédominance des maladies chroniques et d’handicap, d’un grand besoin de médicaments et d’un besoin d’attention sociale ». Tout cela se traduit par une plus grande consommation des ressources sanitaires et des prestations sociales : les personnes âgées représentent entre 40 et 45% des hospitalisations, 40 à 50% de l’activité totale du médecin d’Attention Primaire et consomment plus de 50% des médicaments qui sont prescrits dans les centres de santé.
Pour réaliser ce travail, les chercheurs ont demandé à tous les médecins de famille de sept centres de santé de Grenade quelles sont les principales causes d’hospitalisation de leurs patients de plus de 60 ans, et à quelle mesure ça serait possible de prévenir l’hospitalisation pour ces problèmes de santé. Les professionnels interrogés ont considéré qu’avec une intervention correcte en Attention Primaire de Santé (APS) il serait possible de prévenir l’hospitalisation de plus de 50% des cas pour 3 pathologies : le déséquilibre diabétique, l’hémorragie digestive et la bronchite chronique grave. Cependant, malgré une attention adéquate au premier stade de l’assistance, le pourcentage des hospitalisations qui peuvent être évitées chez les personnes âgées ne dépasserait pas 25% pour les processus cancéreux et pour l’insuffisance coronaire.
Les scientifiques de l’UGR ont choisi 6 problèmes de santé, 3 de caractère chronique (comme l’insuffisance cardiaque, la bronchite chronique et le diabète) et d’autres de caractère aigüe (la pneumonie, l’accident cérébro-vasculaire et l’hémorragie digestive), pour faire des recherches sur l’influence de l’Attention Primaire dans la prévention des hospitalisations pour ces six causes. En total, ils ont analysés 717 patients âgés de 60 ans dont la moyenne d’âge est de 75,65 ans et dont 59,97% sont de sexe masculin.
Plus de risque
Isabel Valenzuela souligne que, selon les conclusions de ce travail, chaque nouvelle maladie chronique que souffre un patient multiplie le risque d’hospitalisation pour une des pathologies étudiées, de telle façon que le fait de souffrir 5 ou plus de maladies supposait une probabilité d’hospitalisation 61 fois plus grande que d’être sain. De la même manière, chaque nouveau médicament qui est prescrit au patient augmente la possibilité d’hospitalisation. Les personnes âgées polymédiqués, comprenant par là, les patients qui durant les derniers 6 mois ont utilisé 5 ou plus de médicaments différents, ont 4,84 fois plus de risque d’être hospitalisés pour ces pathologies.
En résumé, le nombre de pathologies dont souffre la personne et le fait d’être hospitalisé pour une cause différente à celle étudiée ont été des facteurs de risque d’hospitalisation, même si de manière plus frappante pour les processus aigus. Le nombre de médicaments qui sont consommés et le nombre de visites réalisées au centre de santé sont liés aussi à une grande fréquence d’hospitalisation, avec une préférence pour les cas chroniques.
Une partie des résultats de cette recherche ont été publiés dans le numéro d’octobre de la prestigieuse revue «Atención Primaria». Et actuellement une série de manuscrits ont été élaborés pour la diffusion des résultats fondamentaux de ce travail dans des revues spécialisées.
Coordonnées
Dr. Mª Isabel Valenzuela López. Département de Médecine Préventive et de Santé Publique de l’Université de Grenade.
Portable: (+34) 610 702891
Courriel: isavallop@hotmail.com