Dans une étude réalisée avec des ratons, des scientifiques de l’Université de Grenade sont arrivés à décoder la réponse immunitaire à cette grave maladie et à identifier les cibles thérapeutiques de la mélatonine chez elle.
La septicémie se produit quand le corps présente une réponse immunologique exagérée face à une infection bactérienne, et actuellement il n’existe pas encore un traitement spécifique contre elle vu que, bien qu’il s’agisse d’une infection systémique, les anti-inflammatoires connus ne sont pas effectifs.
La septicémie est une maladie grave qui se produit quand le corps présente une réponse immunologique exagérée face à une infection bactérienne. C’est la première cause de mort dans les unités de soins intensifs des hôpitaux, et actuellement il n’existe pas encore de traitement spécifique contre elle vu que, bien qu’il s’agisse d’une infection systémique, les anti-inflammatoires connus ne sont pas effectifs.
Des scientifiques de l’Université de Grenade, membres du Centre de Recherche Biomédicale, ont découvert que la mélatonine, une hormone qui se trouve de façon naturelle dans le corps et qui s’administre aussi comme médicament, pourrait éviter la septicémie.
Leur travail a été publié dans FASEB Journal, la revue la plus citée au monde dans le domaine de la biologie, et sera présenté ce mois de juillet dans la FASEB Science Research Conference Melatonin Biology: Actions and Therapeutics, que aura lieu à Lisbonne (Portugal).
Cette étude a permis d’identifier que l’activation de l’inflammasome NLRP3 « est requise et nécessaire » pour la réponse inflammatoire systémique dans la septicémie et son extrême gravité. De même, les chercheurs de l’UGR ont découvert les cibles moléculaires de la mélatonine qui appuient leur haute efficacité comme anti-inflammatoire en clinique, une condition qui est actuellement en phase d’évaluation dans un essai clinique de laboratoire.
L’inflammasome NLRP3 est responsable en dernier lieu de la maturation de cytokines pro-inflammatoires (protéines qui régulent la fonction des cellules) qui, comme la pro-IL-1beta, pro-IL-18 y pro-IL-33, sont induites sous forme inactive par NF-kB, la voie classique de l’immunité innée.
Les études menées à bien par José Antonio García Santos, principal auteur de ce travail, ont permis d’identifier la connexion entre la voie classique de l’immunité innée, Nf-kB, et la complémentaire, NLRP3.
Le rôle de l’inflammasome NLRP3
« Nous avons pu identifier que l’activation de l’inflammasone NRLP3 est requise et nécessaire pour la réponse inflammatoire systémique dans la septicémie, vu qu’elle est responsable en dernier lieu de la maturation de cytokines pro-inflammatoires qui, comme la pro-IL-1beta, pro-IL-18 y pro-IL-33, sont induites sous forme inactive par NF-kB. »
Une fois activées par l’inflammasome NRLP3, ces cytokines, surtout l’IL-1béta, rétro-alimentent positivement Nf-kB, amplifiant ainsi la réponse immunitaire, ce qui conditionne la réponse exagérée de l’inflammation systémique de la septicémie.
Une fois ces voies définies, les scientifiques ont étudié avec des souris les mécanismes responsables de leur activation, et grâce à la participation de RORalfa, un récepteur nucléaire de mélatonine, dans l’inhibition de l’immunité innée, ils ont pu identifier ce récepteur comme le mécanisme de l’action anti-inflammatoire de la mélatonine, qui, de plus, stimule la bioénergie mitochondriale en freinant la production de radicaux libres et en inhibant l’inflammasome NRLP3.
« Avec cette étude, nous avons démontré les bases de la chrono-inflammation comme mécanisme fondamental qui promeut la connexion Nf-kB/NLRP3 et l’inflammation systémique dans la septicémie. La disruption de cette connexion par la mélatonine désactive toutes les voies de l’immunité innée activées dans la septicémie, ce qui permet de récupérer du choc septique et de la défaillance multiorganique, et d’augmenter la survie », signale García Santos.
Référence bibliographique :
García JA, Volt H, Venegas C, Doerrier C, Escames G, López LC, Acuña-Castroviejo D. Disruption of the NF-κB/NLRP3 connection by melatonin requires retinoid-related orphan receptor-α and blocks the septic response in mice. FASEB J 2015; Jun 4. pii: fj.15-273656. PMID: 26045547.http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26045547
Contact :
Darío Acuña Castroviejo. Groupe de Recherche CTS-101 :Communication intercellulaire. Centre de Recherche Biomédicale de l’Université de Grenade. Tél. :958241000 ext. 20169; 958241000 ext. 20196;courriel : dacuna@ugr.es