Un travail de recherche mené par l’Université de Grenade (Espagne) prouve scientifiquement que suivre un programme d’exercices physiques aérobies et anaérobies améliore les marqueurs biologiques de risque cardiovasculaire. Et ce, davantage que les régimes pauvres en calories.
C’est la prestigieuse revue Nutrition, Metabolism and Cardiovascular Diseases qui a publié cette étude novatrice, réalisée sur des souris obèses et révélant que faire de l’exercice brûle plus de graisses que de suivre un régime d’exclusion.
Cette étude menée au sein de l’Université de Grenade apporte de nouvelles données dans un vieux débat : savoir s’il vaut mieux manger moins ou faire plus de sport pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires. Celles-ci sont favorisées par d’autres maladies telles que le diabète de type 2, l’obésité ou les dyslipidémies (affections qui se manifestent par une concentration anormale de graisses dans le sang).
Ce travail de recherche, réalisé sur des souris obèses et publié par la revue Metabolism and Cardiovascular Diseases prouve scientifiquement qu’un programme inédit d’exercices aérobies par intervalles combinés à des exercices anaérobies améliore davantage le profil cardiométabolique qu’un classique régime restrictif basé sur une réduction de 30% de la quantité d’aliments consommés.
Autrement dit, bien que l’idéal soit d’associer régime et exercice physique, il est plus efficace pour les personnes obèses de suivre un programme d’entrainement mixte (aérobie et anaérobie) que de suivre un des régimes traditionnels exclusivement basés sur la réduction de la quantité d’aliments consommés.
Selon l’auteure principale de ce travail, Virginia Aparicio García-Molina, du département de Physiologie de l’Université de Grenade, « l’obésité est un des principaux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité dans les pays développés, avant même le cancer ». Actuellement, les régimes et l’exercice physique sont les deux méthodes les plus efficaces pour lutter contre ces maladies.
Au cours de cette étude réalisée au sein de l’UGR, les chercheurs ont comparé les effets d’une restriction calorique (impliquant une réduction de 30% de la quantité d’aliments consommés) avec ceux d’un programme inédit qui combine au cours de la même séance des exercices anaérobies pour le développement musculaire à des exercices aérobies par intervalles.
Pour ce faire, les scientifiques ont étudié des souris génétiquement obèses et présentant le syndrome métabolique. Les sujets furent divisés en quatre groupes, chacun recevant un traitement différent pendant deux mois: sédentarité sans restriction calorique, uniquement avec restriction calorique, uniquement avec exercice et combinaison d’exercice avec une restriction calorique.
Faire de l’exercice brûle plus de graisses que de suivre un régime
Virgina Aparicio signale qu’ « en général, ces trataitements ont tout deux générés des résultats positifs visibles grâce à une amélioration du profil glycémique et lipidique mais que le programme d’exercices physiques a en plus amélioré le profil inflammatoire des souris en réduisant leur masse graisseuse et en augmentant leur masse musculaire ».
En effet, comme le signale la chercheuse, si la restriction calorique a diminué le poids des souris (ce que n’a pas fait l’exercice physique), « cette perte de poids s’est produite aux dépends de la masse musculaire chez les animaux sédentaires, ce qui a résulté sur une baisse du métabolisme de base, correspondant à l énergie consommé par l’organisme pour vivre ».
Virginia Aparicio souligne que le risque de récupérer le poids perdu après l’arrêt d’un régime « est important et oblige la personne obèse à réduire de plus en plus sa consommation de calorie pour éviter le décourageant « effet yo-yo ». De plus, les régimes traditionnels nécessitent un effort de volonté important qui conduit à un grand nombre d’abandons ».
Les chercheurs, au vu de cette découverte, préconisent l’incorporation de ce type d’exercices combinés afin qu’une amélioration durable des marqueurs biologiques de risque cardiovasculaire accompagne la perte de poids. Cela convient particulièrement à des sujets ayant une prédisposition génétique à l’obésité et chez qui les régimes continus n’ont pas fonctionné.
Cette étude s’est réalisé dans le cadre du programme « Effet d’un programme d’entrainement mixte (aérobie et anaérobie) sur des paramètres du syndrome métabolique chez des souris génétiquement obèses. DEP2011-27622 (sous-programme DEPO)”, financé dans le cadre du Plan National de Recherche Scientifique, Développement et Innovation (Plan Nacional I+D+i) du Ministère Espagnol des Sciences et de l’Innovation et dirigé par Pilar Aranda Ramírez, professeur d’Université.
Bibliographie:
Interval aerobic training combined with strength-endurance exercise improves metabolic markers beyond caloric restriction in Zucker rats
V.A. Aparicio, I. Coll-Risco, D. Camiletti-Moirón, E. Nebot, R. Martínez, M. López-Jurado, P. Aranda
Nutrition, Metabolism and Cardiovascular Diseases
18 jan 2016. pii: S0939-4753(15)30218-0
doi: 10.1016/j.numecd.2016.01.005.
Contact:
Virginia Aparicio García-Molina
Departamento de Fisiología de
Adresse mail: virginiaparicio@ugr.es