Une équipe internationale de scientifiques, à laquelle participe l’Université de Grenade, révèle des aspects méconnus jusqu’à la date sur la biologie de cellules souches qui seraient fondamentales pour l’application desdites cellules dans des thérapies humaines.
Les cellules souches d’un adulte peuvent être « reprogrammées » de façon artificielle à un état de pluripuissance similaire à celui trouvé lors du développement embryonnaire. Ainsi, ces cellules reprogrammées pluripotentes retiennent le potentiel pour régénérer n’importe quel tissu et cellule d’un organisme.
Les résultats de ce travail ont été publiés dans la revue Cell Reports.
Une équipe internationale de scientifiques, à laquelle participe l’Université de Grenade, révèle des aspects méconnus jusqu’à la date sur les cellules souches pluripotentes, une alternative très prometteuse pour le traitement de différentes maladies humaines, spécialement les maladies induites par dommages ou dégénération de tissus telles que l’Alzheimer, le Parkinson ou l’infarctus cérébral.
Leur travail, que publie aujourd’hui la prestigieuse revue Cell Reports, révèle des connexions fonctionnelles très importantes entre la régulation épigénétique du génome humain, les routes de signalisation cellulaire et le phénomène d’hétérogénéité intercellulaire dans des cellules pluripotentes.
Ainsi, cette étude contribue à une meilleure compréhension des transitions de lignée cellulaire et révèle des aspects méconnus jusqu’à la date sur la biologie de cellules souches, contribuant de la sorte au développement de différentes applications desdites cellules dans des thérapies humaines.
David Landeira Frías, chercheur au département de Sciences Informatiques et d’Intelligence Artificielle de l’Université de Grenade et un des auteurs de cet article, signale que de récentes avancées dans le domaine de la biomédecine « nous permettent de reprogrammer de façon artificielle des cellules du corps d’une organisme adulte dans un état de pluripuissance similaire à celui trouvé lors du développement embryonnaire précoce ».
Ainsi, ces cellules reprogrammées pluripotentes retiennent le potentiel afin de régénérer n’importe quel tissu et cellule d’un organisme.
Différences de comportement
« Une des grandes barrières pour l’application sûre et avec succès de cette technologie dans le domaine clinique est la nature hétérogène des populations de cellules souches ; des variations fonctionnelles entre cellules d’une même population génèrent de grandes différences dans leur comportement qui pourraient impliquer la faillite de la thérapie et même le développement de nouvelles maladies », avertit le chercheur de l’UGR.
Les dénommées « variations cellule-cellule » se produisent dans des cellules au même génome et, par conséquent, il est très probable que les modulaires épigénétiques aient un rôle critique dans la génération de l’hétérogénéité fonctionnelle.
Moyennant l’utilisation de techniques de pointe en épigénétique, le laboratoire de David Landeira dans le Centre de Génomique et de Recherche Oncologique (GENYO), Pfizer-Junte Andalouse-UGR, en collaboration avec le laboratoire d’Amanda Fisher, du MRC-Clinical Science Centre (Royaume-Uni), ont analysé la fonction d’un régulateur épigénétique (Jarid2) dans la création de variabilité intercellulaire chez des populations de cellules souches pluripotentes.
Les résultats de cette recherche ont démontré que Jarid2 « est un facteur essentiel pour que les cellules pluripotentes maintiennent une interaction adéquate avec les cellules de leur environnement et puissent ainsi exécuter des processus de différenciation cellulaire de façon efficiente et coordonnée. »
De plus, les scientifiques ont démontré que Jarid2 régule l’hétérogénéité et la fonction des cellules pluripotentes à travers des routes de signalisation traditionnellement impliquées dans divers types de cancer, de sorte que l’étude est également importante dans le contexte de cette maladie.
Référence bibliographique :
Landeira et al., Jarid2 Coordinates Nanog Expression and PCP/Wnt Signaling Required for Efficient ESC Differentiation and Early Embryo Development, Cell Reports (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.celrep.2015.06.060
Contact :
David Landeira Frías. Département de SciencesInformatiques et d’Intelligence Artificielle de l’Université de Grenade.Centre de Génomiqueet de Recherche Oncologique (GENYO). Tél. : 958715500 ; courriel : davidlandeira@ugr.es