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Faire de l’exercice pendant la grossesse réduit la surcharge pondérale et la possibilité de souffrir des maladies associées

C’est ce qui s’ensuit d’une étude publiée dans la revue Mayo Clinic Proceedings à laquelle ont participé des chercheurs de l’Université de Grenade, l’Université Polytechnique de Madrid et l’Université Européenne.

Le plan d’exercices dessiné a servi à prévenir l’excès de poids gestationnel chez 40% des femmes. Le risque d’avoir un bébé macrosomique (poids démesuré du nouveau né, supérieur à 4 kg.) peut être réduit jusqu’à 86% chez les femmes présentant obésité ou surpoids moyennant la réalisation d’exercice physique pendant la grossesse.

Une excessive augmentation du poids pendant la grossesse augmente le risque de souffrir des maladies comme l’hypertension et le diabète gestationnel, ou bien un accouchement prématuré accompagné de césarienne ; de plus, elle présente également des effets négatifs chez les nouveaux nés et augmente de 30% le risque de surpoids infantile.

Conscients de l’importance de la prévention du surpoids gestationnel aussi bien de la mère que de l’enfant, des chercheurs de l’Université de Grenade, de l’Université Polytechnique de Madrid et de l’Université Européenne ont mené à bien une étude sur les bienfaits de la pratique de l’exercice pendant la grossesse afin de prévenir l’augmentation du poids, intitulée « Supervised Exercise – Based Intervention to Prevent Excessive Gestational Weight Gain: A Randomized Controlled Trial », et publiée par la revue Mayo Clinic Proceedings.

La recherche, menée à bien entre 2007 et 2011 et à laquelle ont participé 962 femmes enceintes, met en évidence que chez les femmes saines l’exercice contrôlé à intensité modérée et commencé immédiatement après la première consultation prénatale, évite la surcharge pondérale à la fin de cette période et diminue les risques de développement de maladies associées telles que le diabète gestationnel ou l’hypertension.

De plus, l’étude démontre que les bénéfices de l’exercice sont majeurs chez les femmes ayant un poids normal que chez celles atteintes de surpoids ou d’obésité, qui peuvent également bénéficier de l’exercice prénatal mais dans une moindre mesure.

Le docteur Rubén Barakat, principal chercheur de l’étude et professeur à l’Université Polytechnique de Madrid, déclare que « grâce au travail d’équipe de professionnels des sciences du sport et de la médecine, on a pu démontrer l’importance d’un programme correct d’exercice physique supervisé et réalisé pendant la grossesse. En se sens, il reste encore beaucoup à faire car nous croyons que les bénéfices de l’exercice physique peuvent se prolonger pendant les premières années de vie de l’enfant. De récentes évidences scientifiques nous permettent de spéculer sur cette idée. Pour cela, de nouvelles études sont nécessaires pour la recherche de l’influence de l’exercice gestationnel à partir de paramètres maternels, fœtauxs et infantiles ; ne pas prolonger ce genre de recherches avec des essais cliniques plus larges et ambitieux serait une erreur. Nous ne voyons que la pointe de l’iceberg. »

Pour sa part, le docteur Jonatan Ruiz, premier auteur de l’article et chercheur du programme Ramón y Cajal à la faculté des Sciences du Sport de l’Université de Grenade, souligne que « les bénéfices de la pratique régulière d’activité physique pendant la grossesse et la période postnatale sont les mêmes que ceux bien connus qu’en obtient la population en général. La grossesse est une période idéale pour changer d’habitudes ainsi que pour adopter un genre de vie physiquement actif durant cette période et le restant de la vie. »

Le chercheur et professeur de Physiologie de l’Exercice de l’Université Européenne, Alejandro Lucía, ajoute qu’en général « les bontés de l’exercice physique sont sous-exploitées par la médecine actuelle et ce genre d’études contribue à en augmenter les connaissances afin que les médecins prescrivent un exercice personnalisé et adapté aux conditions de chaque groupe de population. »

Une surcharge pondérale moindre

Pour le développement de l’étude, on a divisé les femmes en deux groupes égaux de façon aléatoire. Celles du premier ont non seulement suivi les soins routiniers mais se sont également soumis à un exercice aérobic d’une intensité faible à modérée trois fois par semaine de 50-55 minutes par séance, de la neuvième à la trente neuvième semaine de la grossesse. Le second groupe a suivi les recommandations habituelles à toute femme enceinte.

Les résultats de cette étude démontrent que l’augmentation du poids des femmes ayant suivi le programme d’exercices fut moindre que chez celles qui ne le firent pas ; concrètement, le risque de gagner du poids aux dessus des recommandations du Institute of Medecine américain fut 40% moindre chez les femmes ayant pratiqué une activité physique. Pour l’analyse des résultats, on a tenu compte de données comme l’âge de la mère, l’âge gestationnel, le niveau d’éducation et le poids préalable à la grossesse.

De même, s’il est vrai que pour les femmes obèses ou avec surpoids la réalisation de l’exercice trois fois par semaine n’a pas été si efficace, il s’est produit 86% de réduction du risque d’avoir un bébé avec macrosomie (poids démesuré du nouveau né, supérieur à 4 kg.).

Les chercheurs affirment qu’avec ce genre d’études, « nous voulons souligner l’importance du maintien de la santé chez la femme enceinte et pour ses enfants moyennant l’obtention d’un poids optimal et, par conséquent, la réalisation d’exercice physique. »

jonathan ruiz

Référence bibliographique: Supervised Exercise Based Intervention to Prevent Excessive Gestational Weight Gain: A Randomized Controlled Trial.  Jonatan R. Ruiz, Maria Perales, Mireia Pelaez, Carmina Lopez, Alejandro Lucia and Ruben Barakat

Mayo Clin Proc. December 2013; 88(12):1388-1397
http://dx.doi.org/10.1016/j.mayocp.2013.07.020

Contact: Jonatan Ruiz Ruiz, chercheur du programme Ramón y Cajal, département d’Éducation Physique et Sportive de la faculté des Sciences du Sport de l’Université de Grenade. Tél. : 958 242 754; courriel : ruizj@ugr.es