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Des cellules souche sont ‘reprogrammées’ pour la première fois avec du tissu provenant du cœur humain, ce qui pourrait aider au traitement de certaines cardiopathies

Des scientifiques espagnols ont employé pour la première fois des cellules adultes provenant du cœur humain pour obtenir que des cellules souche tirées du tissu adipeux se convertissent en cardiomyocytes. L’usage de cellules souche pour le traitement de cardiomyopathies est un des instruments les plus employés dans l’actualité, bien que travailler avec elles entraîne de nombreuses difficultés.

Des scientifiques espagnols ont employé pour la première fois des cellules adultes provenant du cœur humain afin d’obtenir que des cellules souche tirées du tissu adipeux se convertissent en cardiomyocytes. Autrement dit, ils sont arrivés à « reprogrammer » des cellules souche adultes, ce qui pourrait entraîner des implications thérapeutiques pour le traitement de cardiopathies.

L’usage de cellules souche pour le traitement de cardiomyopathies est un des instruments les plus employés dans l’actualité, bien que travailler avec elles sans les diriger directement vers le tissu cardiaque entraîne de nombreuses difficultés pour ce qui est de l’efficacité du traitement. L’induction de l’entrée dans le processus de différenciation cardiomyocytique de ces cellules peut donc être une des meilleures options pour le traitement de ce type de pathologies.

Pour mener à bien ce travail, les chercheurs ont isolé les cellules souche humaines adultes moyennant la lipoaspiration. Celles-ci ont été postérieurement perméabilisées et exposées à l’extrait cellulaire d’auriculaire humain, après quoi les cellules se sont récupérées en culture.

Changements morphologiques
Après 21 jours en culture, les cellules ont acquis un phénotype de cardiomyocytes, tel que l’ont démontré les changements morphologiques (apparence de cellules binucléarisées présentant des fibres striées et de ramifications), la détection par immunofluorescence de marqueurs cardiaques spécifiques et la présence de gènes en rapport avec les cardiomyocytes, qui ont été analysés par RT-PCR, réaction en chaîne de la polymérase en transcription inverse. Les cellules mésenchymales ont ainsi adopté un phénotype cardiaque.

Ce travail a été élaboré par Macarena Perán, Juan A. Marchal, Elena López, Manuel Jiménez-Navarro, Houria Boulaiz, Fernando Rodríguez-Serrano, Esmeralda Carrillo, Gema Sánchez-Espín, Eduardo de Teresa, David Tosh y Antonia Aránaga, chercheurs de l’Université de Jaén, de l’Université de Grenade, de l’Hôpital clinique de Málaga et de l’Université de Bath (Royaume-Uni) et va être publié dans la revue Cytotherapy, organe officiel de diffusion de la Société internationale de Thérapie cellulaire (ISCT).

La projection future de cette technique serait la régénération myocardique par l’usage des cellules du propre patient, aussi bien de ses cellules souche mésenchymales de graisse que de ses cellules de tissu cardiaque. Cependant, les scientifiques avertissent que cette recherche se trouve encore à ses débuts et donc loin d’une application thérapeutique.

Les chercheurs mettent actuellement au point une nouvelle stratégie pour introduire l’extrait cellulaire dans la cellule cible (en utilisant un micro-injecteur cellulaire) qui leur permettra d’obtenir un plus grand nombre de cellules différenciées viables, condition indispensable pour qu’elles aient une utilité clinique. La démarche suivante consisterait en l’usage de modèles animaux qui valideraient la fonctionnalité des cellules différenciées ; et la dernière consisterait à réaliser des épreuves cliniques pour valoriser la viabilité de la technique chez les humains.

Référence : Antonia Aránega Jiménez. Département d’Anatomie et Embryologie humaine de l’Université de Grenade. Tél. : +34 958 243534 ; courriel : aranega@ugr.es