Une recherche réalisée à l’Université de Grenade met en évidence que la mortalité chez les cyclistes varie amplement en fonction de l’âge et du sexe des accidentés.
Pour mener à bien ce travail, les scientifiques ont analysé les registres correspondants à 50 042 cyclistes impliqués dans des accidents de la route en Espagne entre 1993 et 2009, facilités par la Direction Générale du Trafic Routier (DGT).
Une étude réalisée par des chercheurs del’Université de Grenade a mis enévidence que la mortalité chez les cyclistes varie amplement en fonction del’âge et du sexe des accidentés. Ainsi, les cyclistes hommes, surtout ceux quiont entre 15 et 24 ans, subissent une plus forte mortalité que les adultes(25-34 ans), une donnée qui peut s’expliquer par une exposition majeure et unrisque plus élevé d’avoir un accident.
Ces dernières années, nous assistons à uneaugmentation de l’usage de la bicyclette en Espagne, dans son versant plussportif et comme façon de se déplacer en ville. Cette situation peut avoircomme contrepartie un nombre plus élevé d’accidents, ou même de morts, chez cecollectif, spécialement dans un pays comme l’Espagne où, jusqu’à il y aquelques années, on n’avait pas encore misé sur la bicyclette. De fait, en 2013on a enregistré une augmentation des cyclistes défunts en zone urbaine parrapport à l’année antérieure.
C’est la raison pour laquelle les auteurs de cetravail, membres du Département de Médecine Préventive et de Santé Publique del’Université de Grenade, ontprétendu déterminer la contribution de certaines composantes dans la mortalitédes cyclistes (décédés/population). Ces composantes furent trois :exposition (cyclistes/population), accidentalité (cyclistesaccidentés/cyclistes) et mortalité (cyclistes décédés/cyclistes accidentés).
Pour mener à bien cette recherche, lesscientifiques ont analysé les registres correspondant à 50 042 cyclistesimpliqués dans des accidents de la route en Espagne entre 1993 et 2009, desdonnées obtenues à partir du Registre Espagnol des Accidents de la Route ayantproduit des victimes et facilitées par la Direction Générale du Trafic Routier(DGT), qui incluaient des informations sur l’âge et le sexe des accidentés.
En fonction de l’âge et du sexe
À partir d’uneanalyse moyennant un software statistique, ils ont pu quantifier l’associationde l’âge et du sexe avec la mortalité des cyclistes, ainsi que déterminer lacontribution de chaque composante à la mortalité d’un cycliste d’un âge et d’unsexe déterminés.
Les résultats ont démontré que l’excès demortalité correspondant aux âges plus avancés (35 à 79 ans) est uniquement enrapport avec sa létalité majeure, c’est-à-dire, avec un risque majeur de mourirune fois impliqué dans l’accident. Quant au sexe, on a observé chez tous lesgroupes d’âge une mortalité majeure d’hommes que de femmes, principalement enrapport avec une exposition plus grande et, de façon secondaire, une létalitéplus élevée.
L’auteure principale de cette recherche, Virginia Martínez Ruiz, affirme que laconnaissance de cette information « pourrait s’avérer utile pour contribuerà la mise en place de politiques routières orientées à réduire la mortalitéentre cyclistes, ainsi que pour implémenter des interventions, éducatives oud’un autre genre, auprès de ces cyclistes à risque élevé, par exemple leshommes entre 15 et 24 ans. »
Référence bibliographique :
Contribution ofexposure, risk of crash and fatality to explain age- and sex-relateddifferences in traffic-related cyclist mortality rates. Virginia Martínez-Ruiz, Eladio Jiménez-Mejías, CarmenAmezcua-Prieto, Rocío Olmedo-Requena, Juan de Dios Luna-del-Castillo, PabloLardelli-Claret
Accident Analysis and Prevention 76 (2015), 152-158.
Contact :
Virginia Martínez Ruiz : Départementde Médecine Préventive et de Santé Publique de l’Université de Grenade
Courriel : virmruiz@ugr.es