Un groupe de scientifiques des universités d’Illinois (EEUU), de Georgia (EEUU), d’Hawaï (EEUU) et de Nakai (chine) entre autres, ont déchiffré pour la première fois la séquence génomique d’un arbre fruitier, dans ce cas la papaye (Carica papaya), d’après la couverture de la dernière édition de la prestigieuse revue « Nature ». Parmi les chercheurs, se trouve un scientifique rattaché au groupe de Génétique Moléculaire du Département de Génétique de l’Université de Grenade.
Ce nouveau progrès représente, après le séquençage des génomes des autres plantes, comme l’espèce-modèle en recherche biologique Arabidopsis thaliana, le riz, le peuplier et la vigne, le cinquième génome végétal séquencé jusqu’à cette date, et le premier génome végétal séquencé d’un arbre fruitier. De plus, les auteurs ont utilisé dans leurs analyses la variété transgénique SunUp résistante au virus ringspot (qui est une sérieuse menace pour cette espèce), ce qui représente le premier organisme transgénique séquencé.
Rafael Navajas Pérez, chercheur du Département de Génétique de l’Université de Grenade, fait partie de l’équipe de plus de 85 scientifiques qui ont participé dans cette recherche dirigée par les docteurs Ray Ming (Université de Illinois), Andrew H. Paterson (Université de Georgia) et Maqsudul Alam (Université d’Hawaï).
La papaye est une culture très importante dans une grande partie de l’Amérique latine et des Etats-Unis pour ses bénéfices nutritionnels et ses applications médicinales, et ses revenus annuels sont de quelques 130 millions de dollars seulement dans l’Etat d’Hawaï. En Europe, cette culture est en essor, étant l’Espagne, et plus concrètement la Côte Tropicale grenadine un important producteur grâce aux conditions climatiques particulières de la région.
Un modèle à étudier
À part l’importante implication commerciale, vu la découverte récente des chromosomes sexuels dans son génome, Carica papaya est un excellent modèle d’étude pour répondre à une série de questions intéressantes relatives à l’histoire évolutive des plantes à fleur.
À partir de cette découverte, les chercheurs ont pu déjà identifier que leur génome contient un petit nombre de gènes contrairement à Aradidopsis (une petite herbe annuelle), même s’il est trois fois plus grand que ce dernier. Selon le chercheur grenadin, l’absence des phénomènes de duplication génique récentes, fréquentes dans les génomes d’angiospermes, peut être derrière cette observation. Malgré cela, ont été détectées une augmentation significative dans le nombre de gènes relatif au développement arborescent, la déposition et la remobilisation des réserves d’amidon, l’attraction des agents chargés de disperser les graines et l’adaptation à la durée du jour dans un climat tropical.
Autres cultures importantes
Les experts prédisent que ce nouveau génome offrira plusieurs avantages comme système de référence pour la génomique comparée avec d’autres arbres fruitiers, et servira de base pour étudier des propriétés morphologiques, physiologiques, médicinales et nutritionnelles des autres plantes appartenant à l’ordre des Brassicales, auquel appartient la papaye, et qui héberge des cultures économiquement aussi importantes comme le chou, le chou-fleur, le brocoli, la moutarde, le navet ou le chou cabus. Ils s’attendent à que la papaye soit un organisme de référence pour l’étude de l’évolution des chromosomes sexuels dans des plantes.
Le Dr. Navajas Pérez, qui actuellement essaye de séquencer la zone déterminante du sexe dans les chromosomes sexuelles de la papaye et dont la carrière de chercheur a été centrée sur différents aspects de la détermination sexuelle dans les plantes, prétend, dans un futur proche, mettre en marche une recherche à l’Université de Grenade sur le diagnostic précoce du sexe chez les espèces végétales cultivées et qui sont digne d’intérêt économique pour l’Andalousie, et l’étude des autres aspects moléculaires de la Biologie du sexe chez les plantes.
Coordonnées:
Rafael Navajas Pérez. Département de Génétique de l’Université de Grenade.
Chercheur postdoctoral Fullbright à l’Université de Georgia, à Athens (GA, EEUU)
Courriel: rnavajas@ugr.es, rnavajas@uga.edu
Plus d’information en : http://www.ugr.es/~rnavajas/
http://www.plantgenome.uga.edu/