Un article sur la façon dont se sont formés les spectaculaires cristaux de gypse de la Grotte des Cristaux de Naïca (Mexique), et qui a été dirigé par le professeur Juan Manuel García-Ruiz, de l’Institut Andalou des Sciences de la Terre de l’Université de Grenade, a été repris par l’Annuaire de Science et de Technologie des Éditions McGraw-Hill dans sa dernière édition (Yearbook of Science & Technology 2008). Ce volume, édité pour la première fois en 1962, reprend les 135 articles scientifiques internationaux sur les progrès les plus significatifs en science et en technologie (géologie, génétique, astronomie, biomédecine, biologie cellulaire, climatologie, etc.) présentant un intérêt pour l’ensemble de la société.
L’article publié dans l’Annuaire explique comment se sont formés les spectaculaires cristaux de gypse de la Grotte des Cristaux de Naïca (Mexique). En 2006, la revue «The Geological Society of America» signalait pour la première fois les conditions géologiques qui ont permis la formation de ces colonnes géantes de sélénite –jusqu’à onze mètres de hauteur- qui se trouvent à 290 mètres de profondeur.
L’étude dirigée par le professeur García-Ruiz compte également avec la participation de M. Fermín Otálora, de l’Institut Andalou des Sciences de la Terre; Carlos Ayora, de l’Institut des Sciences de la Terre Jaume Almera-CSIC ; Mme. Ángels Canals, du Département de Cristalographie, de Minéralogie et de Dépôts Minéraux de l’Université de Barcelone; et Roberto Villasuso, de la Compagnie Peñoles (Mexique).
La Grotte des Cristaux
La Grotte des Cristaux se trouve dans la mine de Naïca, un gisement exploité par l’entreprise Peñoles en plein désert mexicain de Chihuahua. Il s’agit d’une grotte de 30 mètres de longueur et de 10 mètres de large, découverte par hasard en 2000 par des mineurs lors de travaux d’exploration.
D’après les auteurs, les cristaux ont grandi dans des marges très étroites de température et de composition chimique, grâce à un mécanisme stable d’autoalimentation par lequel se dissolvait une partie de l’anhydrite (sulfate de calcium anhydre) qu’il y avait dans la mine, et le gypse se précipitait. Les cristaux géants se sont formés dans une grotte inondée d’eau dans des conditions de saturation légère de gypse et de sous-saturation d’anhydrite (sulfate de calcium anhydre).
À une température proche de 58ºC, la solubilité des deux minéraux arrive à s’égaler ; à une température moindre, l’anhydre se dissout et précipite le gypse (sélénite), et les macrocristaux se forment. Pour initier ce processus, il était nécessaire d’éviter une barrière énergétique très élevée, raison pour laquelle il existait très peu de points de nucléarisation. Le système a dû rester stable pendant très longtemps pour permettre cette autoalimentation.
Ce travail a été publié par la revue National Geographic en novembre 2006, et a été un des articles les plus visités du site web de cette publication depuis lors. De plus, il a fait la couverture de la prestigieuse revue scientifique «Geology».
Référence:
Juan Manuel García-Ruiz. l’Institut Andalou des Sciences de la Terre de l’Université de Grenade. Tél.: 00 34 958750599. Courriel: juanma.garciaruiz@gmail.com