La tectonique active comprend les processus de déformation les plus actuels qui touchent l’écorce terrestre et qui se manifestent par des tremblements de terre ou des déformations récentes dans les failles et dans les plissements de la planète. Ces phénomènes sont analysés dans les recherches de géologie appliquée préalables aux grands travaux publics.
Selon le genre de travaux (centrales nucléaires ou thermiques, stockage radioactif, gaz naturel ou CO2, grands barrages et tunnels, travaux hydroélectriques) et le type de tremblement de terre (singulier ou multiple), l’intervalle temporel d’évaluation de la tectonique active varie entre 10 000 et 100 000 ans pour les études préalables à l’exécution des travaux.
L’étude, que vient de publier la revue «Geomorphology» et qui est issue de la thèse de doctorat de Rachid El Hamdouni, professeur du Département d’Ingénierie civile de l’Université de Grenade, définit un nouvel index géomorphologique dénommé Index de Tectonique Active Relative (Iat), qui distingue quatre sortes de tectonique active (de basse à très élevée) et emploie six indicateurs géomorphologiques. «L’utilité principale du nouvel index est qu’il établit un rapport étroit entre celui-ci, les formes du relief et les évidences directes des failles actives», explique M. El Hamdouni.
D’après José Chacón Montero, directeur du Département d’Ingénierie civile de l’Université de Grenade, et auteur également de la recherche, à Sierra Nevada «les zones avec un taux d’activité tectonique ‘élevée’ et ‘très élevée’ correspondent à des zones où se trouvent des failles escarpées, des vallées suspendues, des dépôts de cônes de déjection déformés ou suspendus, ou bien des gorges profondes et étroites creusées près des fronts de montagne.»
Une carte sismique pour le sud de l’Espagne
Les taux se calculent à l’aide de Systèmes d’Information Géographique et avec des programmes de télédétection dans de vastes zones qui identifient des anomalies géomorphologiques pouvant être en rapport avec la tectonique active. «Cela a une grande valeur dans le sud de l’Espagne, où les études sur tectonique active sont très peu divulguées», souligne M. Chacón. L’étude se centre sur la faille Padul-Dúrcal et sur une série de structures de failles associées à la limite de Sierra Nevada, où, pendant ces trente dernières années, l’Observatoire de l’Institut Andalou de Géophysique et de Prévention de Désastres Sismiques a enregistré des manifestations sismiques. M. Chacón explique que la carte obtenue avec le nouvel index dépend «exclusivement» des formes du relief, et divise en quatre parties la zone étudiée, «dont les deux tiers sont classifiés à activité tectonique élevée ou très élevée.»
Sierra Nevada est une chaîne montagneuse alpine avec des gradients de tectonique active variable constituée lors de la collision de l’Afrique avec l’Europe, qui a donné lieu à des formes anticlinales alignées d’Est à Ouest, de même qu’à l’extension transversale avec des gradients verticaux variables d’environ 0,5 mm par an dans des failles normales», précise M. Chacón.
Référence
Prof. M. José Chacón Montero. Département d’Ingénierie Civile. Université de Grenade.
Tél.: +34 958246136.
Courriel: jchacon@ugr.es
Référence bibliographique
El Hamdouni R., Irigaray C., Fernández T., Chacón J., Keller E.A. “Assessment of relative active tectonics, southwest border of the Sierra Nevada (southern Spain)” Geomorphology 96 (1-2):150-173, 1/04/2008
Source: Service d’Information et de Nouvelles Scientifiques (SINC-FECYT)