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Des scientifiques emploient des déchets de l’industrie de l’olivier, comme les noyaux des olives, les liquides résiduels et la ramée pour dépolluer les eaux résiduelles

Les résidus qui s’obtiennent de l’olivier lors du processus d’extraction de l’huile peuvent servir à éliminer les métaux lourds des eaux résiduelles provenant des activités productives. Les noyaux des olives, les liquides résiduels (alpeorujo) et la ramée (l’émondage de l’olivier) présentent des capacités remarquables pour retenir le plomb présent dans ces eaux, ce qui confirme leur capacité en tant que biosorbants pour leur application dans la dépuration des éfluents à l’échelle industrielle.

C’est une des conclusions fondamentales de la thèse de doctorat « Caractérisation et application de biomasse résiduelle à l’élimination de métaux lourds », réalisée par Mª Angeles Martín Lara au Département d’Ingénierie Chimique de l’Université de Grenade, dirigée par les professeurs Francisco Hernáinz Bermúdez de Castro, Gabriel Blázquez García et Mónica Calero de Hoces.

Étant donné la grande toxicité des métaux lourds en solution pour l’écosystème, un des principaux problèmes auxquels l’industrie fait actuellement face est qu’il n’existe pas beaucoup de voies de métabolisation de la part des êtres vivants, ou de dégradation de la part de l’environnement, les existantes ayant une capacité limitée. Cette récalcitrance, à laquelle s’ajoute un apport excessif à l’environnement, généralement d’origine anthropogénique, génère de graves problèmes environnementaux qui sont, occasionnellement, difficiles à contrôler.

Une alternative propre
Ainsi, les processus biotechnologiques ont frappé l’attention de la communauté scientifique dû à la variété des méthodes détoxifiantes de métaux lourds. Parmi elles, d’après les chercheurs de l’UGR, « la biosorption représente une alternative technique et économiquement viable, aussi bien pour sa capacité de dépuration que pour le coût modéré de l’opération, et pour être considérée une technologie « propre » dans  l’élimination de métaux lourds des eaux résiduelles provenant de l’activité industrielle. »

Les scientifiques de l’UGR ont étudié la capacité de ces trois résidus solides provenant de l’industrie de l’huile d’olive (noyaux, liquides résiduels et ramée) pour dépurer des éfluents comme le plomb en dissolution, dans des systèmes aussi bien monométalliques (plomb) que bimétalliques (plomb et chrome).

En Andalousie, l’industrie de l’olivier produit ces sous-produits en grandes quantités et leur coût est très bas ou nul, et très souvent leur gestion provoque des problèmes. Les chercheurs soulignent que leur usage comme biosorbants de métaux lourds « en fait une alternative très souhaitable, vu que cela leur fournirait une valeur ajoutée avant leur élimination finale. »

La rétention de plomb se produit de façon très rapide avec les trois biosorbants utilisés, le processus étant plus rapide lorsque l’on utilise de la ramée, mais également très efficace avec les deux autres.

Le travail réalisé à l’UGR a également révélé que les trois biosorbants analysés présentent une affinité majeure au plomb qu’au chrome vu que, dans tous les cas, la capacité de biosorption de plomb est significativement supérieure. Lorsque les deux métaux se trouvent présents, la capacité de biosorption est moindre, ce qui, d’après les scientifiques, pourrait être en rapport avec les interférences produites entre les deux iones sur les points de sorption.

Référence : Francisco Hernáinz Bermúdez de Castro. Département d’Ingérierie chimique de l’UGR. Tél. : 958 23 315. Courriel : hernainz@ugr.es