La construction de digues marines trébuche traditionnellement sur les problèmes dérivés des ruptures produites par les vagues, spécialement lors de violents orages. Le coût économique de la réparation des dommages est alors énorme, et concerne les ports, les corniches et les plages. Le cas le plus récent en Espagne a été la tempête qui s’est produite en mars 2008, et qui a produit de nombreux dommages sur les côtes de la mer Cantabrique.
Le nouveau design permettra de construire des digues maritimes en talus qui auront un niveau d’avarie bien inférieur à l’actuel, de sorte que les coûts de construction, de conservation et d’entretien de ces structures maritimes seront plus bas que ceux qui se produisent actuellement.
«Nous avons dénommé cette nouvelle structure digue en ‘S’», signale Mme María Clavero Gilabert, membre du groupe de Dynamique des Flux Environnementaux du Centre Andalou de l’Environnement (CEAMA–Université de Grenade), dirigé par le Dr. Miguel Losada Rodríguez.
Selon la chercheuse, cette étude «est axée sur l’optimisation de la typologie des digues maritimes en talus, dans le but de réduire leur avarie principale, l’extraction de pièces de la couche extérieure (perte des blocs qui protègent la digue de la houle). Actuellement, ces structures sont dessinées de telle sorte qu’il peut se produire de graves avaries au cas où la hauteur de la houle serait plus élevée que celle prévue par son design. Grâce aux résultats de ce travail, il est possible de dessiner des digues en talus absolument stables jusqu’à leur design prévu, et, en cas de houle majeure, adaptables à leur nouvelle situation pour leur éviter ce problème.» Il est donc possible de faire en sorte que les digues réduisent l’énergie de la houle sans se briser, ce qui suppose un important bénéfice pour les zones prétendant se préserver avec celles-ci.
Canal à Houle
La recherche pour optimiser des structures maritimes s’est développée à partir d’essais dans le Canal à Houle du CEAMA. Il a fallu pour «cela construire des digues en talus à l’échelle avec des pièces homogènes de cubes en béton, et réaliser des essais avec une houle incidente aux vagues à hauteur croissante, de sorte à rendre possible la déformation de la digue jusqu’à l’obtention d’un profil d’équilibre, ou ‘profil stable’ pour ladite hauteur de houle», assure Mme María Clavero.
Le Canal à Houle et Courants du CEAMA permet de réaliser des expériences à grande échelle. C’est un des plus importants d’Espagne, il mesure 23 mètres de long, un mètre de hauteur de cuvette et 0,65 mètres de largeur utile. Il s’agit d’un ‘laboratoire’ très utilisé, qui permet de réaliser les essais de groupes de recherche spécialisés en Mécanique de Structures et en Ingénierie Hydraulique. Ces essais sont appliqués moyennant des contrats de recherche et de développement technologique avec les autorités portuaires de la ville de Gijón, de la Baie de Cadix, de l’axe Almería-Motril, avec la Direction Générale des Côtes du Ministère de l’Environnement, et avec des entreprises comme Consultoría Ibérica de Estudios e Ingeniería S.A., Dragados S.A. ou EGMASA, etc.
L’étude de Mme Clavero Gilabert a été financée en partie par le Ministère de l’Éducation et s’est étalée sur ces cinq dernières années. Des travaux réalisés témoignent différentes communications dans des congrès internationaux, parmi lesquels on peut distinguer les 29 et 30 International Conference on Coastal Engineering, célébrées à Lisbonne en 2004 et à San Diego en 2006, respectivement.
Référence:
Dr. Miguel Ángel Losada Rodríguez. Courriel: mlosada@ugr.es
Dr. María Clavero Gilabert. Courriel: mclavero@ugr.es.
CEAMA: 958 241000 (ext. 31154). Web: http://www.puertosycostas.com