David García Cueto, professeur d’Histoire de l’Art de l’Université de Grenade, affirme que ces deux têtes en marbre ne représentent pas les personnifications de l’âme chrétienne jouissant des plaisirs du Paradis et tourmentée par la condamnation en Enfer, comme on le croyait jusqu’à cette date, mais qu’elles sont en réalité un satyre et une nymphe.
Les célèbres « Animas » du sculpteur, peintre et architecte baroque Gian Lorenzo Bernini (1598-1680), deux têtes en marbre parmi ces œuvres de jeunesse les plus importantes, ne représentent pas les personnifications de l’âme chrétienne jouissant des plaisirs du Paradis et tourmentée par la condamnation en Enfer, comme on le croyait jusqu’à cette date, mais qu’elles sont en réalité un satyre et une nymphe.
C’est ce qu’a révélé un professeur d’Histoire de l’Art de l’Université de Grenade, David García Cueto, dans un article publié récemment dans la prestigieuse revue Sculpture Journal de l’Université de Liverpool (Royaume-Uni) qui en arrive à de surprenantes conclusions sur ces deux célèbres sculptures que l’on peut contempler à l’Ambassade d’Espagne au Saint-Siège (Rome).
García Cueto propose que les « Animas » sont des images à thème mythologique en se basant sur une documentation inédite de l’époque provenant de l’Archivio Storico Capitolino de Rome. « Cette révélation ouvre une nouvelle voie interprétative dans la très vaste historiographie berninienne », souligne le chercheur.
Les premières conclusions de cette recherche furent présentées en février dernier lors d’un congrès célébré au Musée National du Prado à l’occasion de l’exposition « Bernini, Rome et
Le professeur García Cueto est spécialisé dans les rapports artistiques entre l’Espagne et l’Italie au XVIIº siècle. C’est aussi le chercheur principal du projet I+D « Copimonarch. La copie historique pendant
Gian Lorenzo Bernini fut un sculpteur, architecte et peintre italien. Il travailla principalement à Rome et est tenu pour le sculpteur le plus remarquable de sa génération, créateur du style sculptural baroque. Il possédait l’habileté de créer dans ces sculptures des scènes narratives très dramatiques, de capter d’intenses états psychologiques et aussi de composer des ensembles sculpturaux qui transmettaient une magnifique grandeur. Son habileté dans la taille du marbre en fit un digne successeur de Michel-Ange, très supérieur à ses contemporains Alessandro Algardi et François Duquesnoy.
Référence bibliographique :
On the original meanings of Gian Lorenzo Bernini’s Anima beata and Anima dannata: Nymph and Satyr? David García Cueto. Sculpture Journal 24.1 [2015]
L’article complet est disponible sur le site:
http://online.liverpooluniversitypress.co.uk/doi/abs/10.3828/sj.2015.24.1.4
Contact :
David García Cueto. Département d’Histoire de l’Art de l’UGR. Tél.: 958 243 619 ; courriel : davidgcueto@ugr.es