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La littérature de Francisco Ayala révèle que la violence contre les femmes se produit aussi bien parmi les classes aisées que parmi les défavorisées

Il s’agit d’un travail de recherche d’Alana Gómez Gray, portant comme titre « Entre la stupidité et l’honneur. La violence dans ‘Le fond du verre’, de Francisco Ayala » qui a été publié dans la revue « Sociocriticism », de l’UGR, dirigée par le professeur Antonio Chicharro Chamorro

La littérature de l’écrivain Francisco Ayala, récemment décédé, et concrètement son roman ‘Le fond du verre’, reflète que la violence envers les femmes se produit aussi bien parmi les classes aisées que parmi les défavorisées. C’est ce qui s’ensuit du travail de recherche intitulé « Entre la stupidité et l’honneur. La violence dans ‘Le fond du verre’, de Francisco Ayala », réalisé par la professeur Alana Gómez Gray et publié dans la revue « Sociocriticism », de l’UGR, dirigée par le professeur Antonio Chicharro Chamorro.

Alana Gómez Gray indique que les deux personnages féminins du roman d’Ayala, représentatifs des classes aisées et des plus populaires, reçoivent de façon naturelle les mauvais traitements que leur inflige Ruiz. « Ce qui nous signale –affirme la chercheuse- que malgré la rapidité avec laquelle se développent les progrès technologiques, les situations malheureuses dans le domaine privé ne se modifient pas pour autant. »

‘Le fond du verre’, roman écrit par Francisco Ayala lorsqu’il vivait aux Etats-Unis, fut publié pour la première fois en Argentine en 1962, en pleine époque franquiste en Espagne, et l’année où la femme du dictateur espagnol, Carmen Polo de Franco, célébrait un ‘Hommage national au Service domestique’. Ce fut l’année de la mort de Marilyn Monroe, du mariage des futurs rois M. Juan Carlos et Mme Sofía, de la création de la minijupe, de l’apparition des Beatles, et de la célébration par le pape Jean XXIII du Concile Vatican II, qui prétendait moderniser l’Église et l’approcher du peuple, raison pour laquelle on cessa d’utiliser le latin et le chant grégorien pendant la messe.

« Une période pleine de progrès et de modernité –affirme Alana Gómez Gray-, mais aussi de zones d’ombre où il ne se produisait pas de grands changements et où la violence contre les femmes se poursuivait partout dans le monde, indépendamment du niveau économique, culturel et social. La violence faisait toujours partie de la vie quotidienne des femmes dans les années 60 ainsi que pendant les décennies antérieures. »

‘Le fond du verre’ traite du malheur du commerçant José Lino Ruiz –un exemple de sujet transindividuel correspondant à la classe moyenne- qui, victime de sa double morale et des malentendus provoqués par la presse, perd sa réputation professionnelle et surtout sociale, ce qui est bien plus grave pour lui.

« Le personnage Ruiz –signale la chercheuse Alana Gómez Gray-, citoyen d’une république fictionnelle centraméricaine, a pour épouse Corina, une ménagère typique ignorante de la valeur de l’argent en tant qu’épouse du propriétaire d’un entrepôt. Ruiz est un adultère qui a des rapports avec une de ses employées. Corina lui est également infidèle avec un de ses amis. Ces rapports sont marqués par la violence des hommes contre les femmes, celle de Ruiz envers les deux femmes avec qui il a des rapports, et celle des femmes contre les femmes. »

Cela fait des années que l’on ne considère plus la violence générique exclusive des classes défavorisées. « Étant donné que les personnages d’Ayala font surtout partie des classes dominantes –poursuit la chercheuse-, on observe que la violence générique touche aussi bien le dominant que le dominé, tous deux pouvant appartenir aux familles les plus distinguées. Il est de même possible d’observer comment interviennent des facteurs physiques déterminés par l’origine, par exemple dans la façon du personnage principal de différencier la femme native par la parole. »

Référence : Mme. Alana González Gray. Département de Linguistique générale et de Théorie de la Littérature, Université de Grenade. Tél. : 241000, ext. 20157