Et si Christophe Colomb avait deux tombes…
AFP 13.10.06 | 18h20
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Les mystères entourant la sépulture de Christophe Colomb et son lieu de naissance résistent toujours à la science, a reconnu vendredi à Grenade (sud) le généticien espagnol José Antonio Lorente, qui mène deux enquêtes ADN sur le découvreur de lAmérique.
LADN a établi que des ossements attribués à Colomb reposant à la cathédrale de Séville (sud) sont bien ceux du navigateur, mais il nest pas exclu quune partie de son squelette repose en République dominicaine, a souligné le directeur du Laboratoire didentification génétique de lUniversité de Grenade.
Il faut considérer très sérieusement la possibilité quune partie de ses restes reposent dans un autre lieu, très probablement à Saint-Domingue, en raison des multiples transports auxquels sa dépouille a été soumise, a déclaré le Pr Lorente.
Christophe Colomb a presque autant voyagé mort que vivant, a rappelé le généticien. Le navigateur a fini ses jours en Espagne, à Valladolid (centre), mais sa dépouille fut ensuite transportée à Séville, puis à Saint-Domingue en 1544, selon ses voeux. Ses restes furent amenés plus tard à Cuba et enfin rapatriés à Séville en 1898.
La République Dominicaine affirme que ses restes se trouvent toujours sur son sol, au Phare de Colomb. Mais elle na jamais accepté que le Pr Lorente les soumettent à des analyses ADN.
La seconde enquête ADN du Pr Lorente consiste à essayer détablir définitivement la région de naissance de Colomb, dont lEspagne a célébré cette année le 500e anniversaire de la mort.
La plupart des spécialistes estiment quil était le fils dun tisserand génois, mais dautres lui attribuent des origines catalanes, galiciennes, voire corses ou portugaises.
Pour trancher, le Pr. Lorente a comparé lADN du chromosome Y dun fils de Colomb, Hernando, également enterré à Séville, avec les échantillons de salive de 477 possibles descendants au nord de lItalie, en Catalogne espagnole (sud-est) et française (sud-est), aux Baléares et dans la région de Valence (est).
Les résultats ne permettent pas de distinguer à cette phase du processus les origines de lAmiral, a reconnu le scientifique espagnol, spécialiste mondialement reconnu de lidentification par ADN.
Il a expliqué que les marqueurs génétiques utilisés (STR et SNP) nont pas la capacité suffisante pour situer Christophe Colomb dans un cadre géographique déterminé et que son équipe cherchait à élaborer des marqueurs plus précis.