– Alimentation: les bienfaits de la diversité culturelle.
Une étude ibère récente révèle que les adolescents immigrés mangent mieux et sont moins exposés à lobésité que les Espagnols… Les mélanges multiethniques peuvent-ils aussi avoir du bon pour notre assiette? Ils encouragent certainement la variété, une des pièces maîtresses de léquilibre alimentaire.
Cuisine japonaise, chinoise, italienne, turque, marocaine, vietnamienne, éthiopienne, libanaise, hongroise… les opportunités de manger exotique ne manquent plus aujourd’hui. Ce phénomène de mondialisation culinaire touche tous les pays européens, en particulier dans les grandes villes. L’alimentation est donc désormais aussi un goût de voyage, que ce soit au restaurant ou même à la maison. Et nous devrions peut-être encore plus nous inspirer de la cuisine de nos voisins plus ou moins lointains, si il faut ne croire une étude espagnole récente.
Le modèle méditerranéen, en voie d’extinction
Portée aux nues pendant des années, l’alimentation méditerranéenne est pourtant de moins en moins appliquée dans son berceau. Aujourd’hui, les pays du pourtour de la grande bleue présentent le plus haut taux européen d’obésité infantile, et de loin. Cela prédit un avenir très sombre en matière de santé, compte tenu des affections associées au surpoids.
Cest dans ce contexte que l’Université de Grenade a analysé pour la première fois les habitudes et les attitudes alimentaires des immigrés. Létude a mis en évidence que l’interculturalité appliquée dans le domaine alimentaire aide à améliorer la santé des jeunes élèves.
Plus de végétaux chez les étrangers
Au travers de 800 enquêtes réalisées parmi des jeunes espagnols et immigrés du Pays Basque et Castille-Leon, il ressort que immigrés consomment plus de fruits, de légumes, de céréales et des jus naturels que les espagnols. Et, contrairement à ces derniers, ils consomment à peine les snacks et les friandises.
Par contre, les jeunes espagnols boivent plus de lait, et sont plus conscients de l’importance du petit déjeuner, bien que les immigrés prennent leur temps pour prendre un petit déjeuner complet.
D’autre part, les filles autochtones ont une grande connaissance des thèmes relatifs à la nutrition. Mais paradoxalement, ce sont elles qui consomment le plus de friandises!
Et plus de curiosité culinaire
Autre enseignement de cette étude: les immigrés sont plus disposés à goûter de nouvelles nourritures et aliments que les espagnols, qui sont plus réticents à goûter ce qu’ils ne connaissent pas.
Dans le cadre de ce travail, l’Université de Grenade a donc conçu un programme éducatif multiculturel pilote basé sur l’alimentation et la nutrition. Cette expérience, inédite en Europe, a permis de favoriser le respect et l’acceptation des différences à partir de l’alimentation, qui est le meilleur exemple de diversité culturelle.
Il a également permis d’améliorer significativement les habitudes alimentaires des écoliers. Une preuve encore une fois du lien social de la fourchette. A travers l’alimentation, il est possible d’améliorer la convivialité du groupe et de créer un climat éducatif basé sur l’égalité des droits et l’interculturalité, concluent les auteurs de l’étude.
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