Parmi les fonctions les mieux connues de cette coenzyme se trouve son rôle dans la production d’énergie que nécessite la cellule et sa capacité comme antioxydant.
Des scientifiques de l’Université de Grenade participent à une étude, publiée dans la revue PNAS, qui ouvre la porte à ce que, dans un avenir relativement proche, les chercheurs puissent moduler la synthèse de CoQ10 dans des cellules humaines en fonction des besoins métaboliques des mêmes.
Une étude à laquelle participent des scientifiques de l’Université de Grenade a apporté de nouvelles données sur la coenzyme Q10 (CoQ10), une molécule synthétisée dans les cellules de l’organisme et qui a des fonctions essentielles dans le métabolisme cellulaire. Ce travail ouvre la porte à ce que, dans un avenir relativement proche, les chercheurs possèdent des instruments pour moduler la synthèse de CoQ10 dans des cellules humaines en fonction des besoins métaboliques des mêmes, une avancée spécialement importante pour le traitement de maladies dues à des déficiences primaires et secondaires en CoQ10.
Parmi les fonctions les mieux connues de cette coenzyme se trouve son rôle dans la production d’énergie que nécessite la cellule et sa capacité comme antioxydant. Chez les humains, on a décrit des cas de déficience en CoQ10 due à des défauts sur la route biosynthétique, cause d’un syndrome avec un cadre clinique très hétérogène.
La déficience en CoQ10 est une maladie mitochondriale qualifiée comme rare qui affecte surtout les enfants. Les détails de cette route biosynthétique ne sont pas tous connus car il existe des étapes dont les enzymes catalytiques sont méconnues ainsi que des protéines de la route dont la fonction spécifique est également méconnue ou bien pas du tout démontrée.
Une de ces protéines est Coq9, dont l’équipe de l’UGR a démontré en 2013 qu’il s’agit d’une protéine essentielle pour la biosynthèse de CoQ et qui régule spécifiquement la protéine Coq7, une enzyme à activité hydroxylasique qui catalyse un des passages intermédiaires pour la synthèse de CoQ10.
Cette étude, actuellement dirigée par le docteur David J. Pagliarini (University of Wisconsin–Madison) avec la collaboration de l’équipe du docteur Liang Tong (Columbia University) et le chercheurs de l’Université de Grenade Marta Luna Sánchez et Luis Carlos López García, a été récemment publiée dans la revue PNAS, et corrobore que la protéine CoQ10 régule l’enzyme CoQ7.
Moyennant la cristallisation de la protéine humaine et des expérimentations réalisées chez des souris, l’étude démontre que Coq9 possède une structure d’union à lipides, ce qui lui donnerait la capacité de mettre à la disposition de l’enzyme Coq7 le métabolite intermédiaire qu’il utilise comme substrat dans la réaction catalytique. De plus, les résultats de l’étude suggèrent que le mécanisme biosynthétique de CoQ10 s’organise comme un complexe multiprotéique chez les mammifères afin d’augmenter l’efficience de sa synthèse et sa capacité de la régler.
Images adjointes :
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La chercheuse de l’Université de Grenade Marta Luna, dans le laboratoire du Centre de Recherche Biomédicale.
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Schéma de la route biosynthétique de la CoQ10.
Référence bibliographique :
Mitochondrial COQ9 is a lipid-binding protein that associates with COQ7 to enable coenzyme Q biosynthesis
Danielle C. Lohman, Farhad Forouhar, Emily T. Beebe, Matthew S. Stefely, Catherine E. Minogue, Arne Ulbrich, Jonathan A. Stefely, Shravan Sukumar, Marta Luna-Sánchez, Adam Jochem, Scott Lew, Jayaraman Seetharaman, Rong Xiao, Huang Wang, Michael S. Westphall, Russell L. Wrobel, John K. Everett, Julie C. Mitchell, Luis C. López, Joshua J. Coon, LiangTong, David J. Pagliarini
Proc Natl Acad Sci U S A. 2014, 111(44):E4697-705.
doi: 10.1073/pnas.1413128111. PMID: 25339443
Contact :
Marta Luna Sánchez
Département de Physiologie de l’Université de Grenade
Courriel : martalunasan@ugr.es
Luis Carlos López García
Centre de Recherche Biomédicale de l’Université de Grenade
Tél. : 958241000 – ext. 20197
Courriel : luisca@ugr.es